Lyon, sauvé des eaux : le coup de théâtre qui relance tout
C’était écrit. Pas dans les astres, ni dans les bilans comptables, mais dans l’ADN de ce club qui refuse de mourir. L’Olympique Lyonnais, donné pour perdu, enchaîné par ses dettes, condamné à l’exil en Ligue 2 par une DNCG intraitable, vient de réaliser son plus beau retournement de situation depuis le 5-5 contre Marseille. Mais cette fois, ce n’est pas un but de Lacazette ou une frappe de Juninho qui a sauvé le navire. C’est une manœuvre politico-financière, un coup d’échecs en coulisses, validé ce mercredi par la Fédération Française de Football. Résultat ? Lyon reste en Ligue 1. Et pas pour faire de la figuration.
Une chute évitée à la dernière seconde
Le couperet était tombé en juin. La DNCG, gardienne de l’orthodoxie financière du foot français, avait tranché : relégation en Ligue 2 pour l’OL, plombé par une dette abyssale de plus de 500 millions d’euros, des masses salariales délirantes et une trajectoire qui, sur papier, ressemblait à celle du Titanic.
Sauf que Lyon, même avec la coque fendue, sait naviguer en eaux troubles. John Textor, le boss de Eagle Football, a activé son réseau, ses avocats, ses comptes offshore et quelques jokers bien planqués dans ses manches. Résultat : appel gagné, relégation annulée. L’OL est officiellement maintenu en Ligue 1. Et pas par pitié.
200 millions pour renaître
Mais cette victoire ne vient pas seule. Derrière, c’est tout un plan de sauvetage qui a été monté à la hâte, mais avec une ambition folle. Le club a mis sur la table un plan de restructuration à 200 millions d’euros. La moitié injectée immédiatement, l’autre en réserve pour rassurer les instances.
Et comme les grandes manœuvres ne se font pas sans sacrifices, un joyau de la formation a été cédé : Rayan Cherki, 20 ans, enfant du club, s’envole pour Manchester City contre un chèque de 40 millions. Une déchirure pour les puristes, une nécessité pour les comptables. À Lyon, on appelle ça du pragmatisme.
Nouvelle direction, nouvelle ère
Le ménage s’est poursuivi au sommet. John Textor, épuisé par les fronts multiples — OL, Botafogo, Crystal Palace — a quitté son fauteuil de président. À sa place, une femme de poigne : Michele Kang. Déjà propriétaire de l’OL féminin, l’Américaine débarque avec une philosophie claire : transparence, rigueur, ambition.
« Il faut arrêter avec les rêves sans plans. On veut reconstruire, mais proprement », a-t-elle lâché en conférence. Dans un club trop longtemps mené au doigt mouillé, ce discours fait l’effet d’une claque froide. Salutaire.
Crystal Palace dans la tourmente
Mais tout ça ne fait pas que des heureux. De l’autre côté de la Manche, Crystal Palace serre les dents. Vainqueur de la FA Cup, le club anglais avait décroché un ticket pour l’Europa League. Problème : Textor possède encore 44% des parts… et l’UEFA interdit formellement qu’un même actionnaire contrôle deux clubs engagés dans une même compétition européenne.
Le maintien de Lyon rebat les cartes. Palace pourrait être exclu de l’Europa. Pour éviter le crash, Textor a annoncé vouloir vendre ses parts à Woody Johnson, le proprio des New York Jets. Mais là encore, tout dépend de la validation de la Premier League. Rien n’est signé, tout peut encore vriller.
Et maintenant ?
L’OL reste en Ligue 1, vise l’Europa League, change de patron et vend ses bijoux pour se refaire une santé. En une semaine, le club est passé de la tombe à l’aube d’un nouveau projet.
Sur le terrain, Pierre Sage va devoir transformer ce sauvetage en dynamique. Les supporters, eux, oscillent entre soulagement et scepticisme. Parce que l’histoire du foot ne s’écrit pas dans les bureaux. Elle se construit sur la pelouse, sous la pluie, dans la sueur et le silence du vestiaire après une défaite à Brest.
Mais une chose est sûre : l’OL n’est pas mort. Et ça, c’est peut-être déjà une victoire.
—– —–


Laisser un commentaire