Portrush rallume la légende : l’Open britannique fait son retour en terre mythique
Royal Portrush. Rien que le nom résonne comme un écho chargé d’histoire. Ce jeudi matin, sous un ciel irlandais qui hésite toujours entre l’orage et le miracle, le 153e Open britannique a repris ses droits sur l’un des parcours les plus redoutés et révérés du Royaume-Uni. Vingt-quatre ans après son retour sur la carte du golf mondial, le links nord-irlandais remet ça. Et cette fois, c’est Padraig Harrington qui a eu l’honneur d’ouvrir le bal. Icône locale. Deux Claret Jugs dans la besace. Un swing toujours aussi élégant, même si les années, elles, ne mentent plus.
Mais ne vous y trompez pas. Ce n’est pas un tournoi d’exhibition. C’est l’Open. C’est sérieux. C’est rugueux. Et les requins sont déjà dans l’eau.
Schauffele, Rahm, Scheffler : le sommet est bien gardé
À peine le gazon foulé que les poids lourds ont claqué la porte d’entrée. Xander Schauffele, tenant du titre et toujours aussi impassible derrière ses lunettes noires, a dégainé les premiers swings de sa défense. À ses côtés, JJ Spaun, auréolé de son titre de champion des États-Unis, et une envie visible de bousculer la hiérarchie. Ce n’est pas une balade du dimanche. C’est un combat.
Et puis il y a ce trio qui fait frissonner les fans comme un vent d’ouest sur les dunes de Portrush : Jon Rahm, Scottie Scheffler et Shane Lowry. Rien que ça. Une dream team dispatchée sur les mêmes fairways, avec une question suspendue dans l’air humide : qui prendra le contrôle du tournoi ? Scheffler n’a pas le swing le plus sexy du circuit, mais c’est une machine de guerre. Rahm est un bulldozer en fusion permanente. Et Lowry, lui… c’est son jardin. Il y a six ans, il y avait décroché la lune sous les acclamations d’un peuple conquis.
McIlroy, retour à la maison
Mais celui que tout le monde attend, celui qui fait vibrer les tribunes bien avant d’avoir tapé sa première balle, c’est Rory. Rory McIlroy. L’enfant du pays, la fierté de Holywood (celui d’Irlande du Nord, pas de Californie), revient là où tout a commencé. En 2019, il y avait sombré dès le premier tour. Cette fois, il revient pour réparer l’histoire.
Lui aussi connaît chaque recoin du parcours. Chaque bunker, chaque ondulation perfide du green. Cet après-midi, il sera aux côtés de Tommy Fleetwood et Justin Thomas. Une partie qui sent bon le fer forgé et les birdies engagés. L’objectif est clair : soulever un deuxième Claret Jug. Chez lui. Pour lui. Pour tous ceux qui l’attendent au sommet depuis trop longtemps.
Un Open à l’ancienne, à l’instinct
L’ADN de l’Open britannique, c’est aussi le chaos maîtrisé. Le vent, les grains qui déboulent sans prévenir, les rafales qui transforment un pitching wedge en bois 5. Royal Portrush ne fait pas de cadeaux. Ce n’est pas un parcours pour Instagram. C’est pour les braves. Pour ceux qui savent improviser, accepter de souffrir, et parfois même, de jouer moche pour scorer juste.
Et cette année, tout est en place pour une édition de légende. Le champ est dense, les outsiders affûtés, les conditions météo aussi instables qu’un putt de 1 mètre sur un green bosselé. Tous les ingrédients sont réunis pour un finish à couper le souffle. Car ici, chaque Open est un film. Et celui-ci promet un scénario serré, tendu, et potentiellement historique.
Un Claret Jug, des dizaines de prétendants
Alors qui ? Qui pour soulever le Jug dimanche en fin de journée, les bras vers le ciel et les pieds trempés de pluie ? Schauffele, pour le doublé ? McIlroy, pour l’histoire ? Rahm, pour le chaos ? Ou un outsider venu du fond du champ, comme tant d’autres avant lui ?
Difficile à dire. Une chose est sûre : le théâtre est prêt, le rideau est levé, et les acteurs sont déjà à fond. Royal Portrush n’attend personne. Il teste, il piège, il révèle. Et au bout du compte, il ne sacre que les plus grands.
Crédit photo : Getty Images
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