Le cut est passé. L’histoire continue.
À 36 ans, Rickie Fowler n’a plus rien à prouver. Et pourtant, il court toujours. Pas après la reconnaissance : il l’a. Pas après les contrats : ils pleuvent. Mais après quelque chose de plus rare, plus précieux : le sentiment de redevenir un vrai prétendant. Pas un vétéran sympa. Un joueur dangereux. Un homme qui peut encore faire trembler le sommet du classement quand la pression monte.
Ce jeudi, sur le parcours boisé du Sedgefield Country Club, à Greensboro, c’est un Rickie en mission qui s’apprête à s’élancer pour le Wyndham Championship. Dernière étape avant les Playoffs FedExCup. Dernière chance pour les retardataires d’arracher leur ticket. Pour Fowler, déjà qualifié pour le St. Jude Championship de la semaine prochaine, ce n’est pas une question de survie. C’est une question d’élan. D’ambition. Et de revanche sur les saisons passées.
Remonter la pente, un birdie à la fois
Revenons un instant en arrière. Mai 2025. Rickie sort d’un top 15 au Truist Classic. Rien d’exceptionnel, mais un signal. Un peu plus qu’un frémissement. Depuis, le swing est resté fluide, la tête claire, les résultats suivent : 16e au Charles Schwab, 7e au Memorial, 18e au John Deere, puis cette 14e place à l’Open, avec un dernier tour à 65 pour le panache.
Le mojo est de retour, et ça se sent jusque dans son regard. “Je crois sincèrement que mon meilleur golf est encore devant moi”, a glissé Fowler mercredi, entre deux frappes de wedge et un sourire tranquille. Pas de promesse en l’air, juste une certitude intérieure. Celle d’un joueur qui sait où il va.
Un corps qui répond enfin
La clé de cette résurgence ? Elle ne tient ni au matériel, ni à un déclic soudain sur le practice. Elle est physique. Et mentale. “Je me concentre surtout sur la sensation dans mon corps”, explique Rickie. Moins de douleurs, plus de constance. Le Californien, qui traînait quelques pépins depuis un moment, a retrouvé un équilibre. Et ça change tout.
Quand le corps suit, le swing se libère. Et quand le swing se libère, le mental suit. Fowler n’a jamais été le plus long ni le plus impressionnant, mais il a toujours eu ce feu calme, cette capacité à se sublimer quand ça compte.
Une course à trois temps
Le format est cruel. 70 golfeurs pour Memphis. 50 pour le BMW Championship. Et seulement 30 qui verront Atlanta et ses 60 millions de dollars de dotation. Fowler est dans le bon wagon… pour l’instant. Mais tout reste à faire. Chaque coup compte. Chaque bogey coûte cher. Le top 50, il va falloir aller le chercher. Et vite.
Le Wyndham Championship, habituellement vu comme un tournoi de transition, prend des airs de guillotine douce. Derrière les sourires, les ambitions sont claires. Pour Rickie, pas question de rester spectateur. Il veut jouer les trois actes. Et pourquoi pas, finir en apothéose.
L’heure ou jamais
Ce mois d’août n’est pas comme les autres. Il peut redéfinir une saison. Une carrière. Rickie Fowler a connu les sommets, les creux, les critiques. Il est encore là. Avec ses Puma flashy, son putting affûté, et ce flair qu’on ne perd jamais vraiment. Il sent que l’occasion est belle. Pas de blessure à l’horizon. Le jeu est là. Il n’y a plus qu’à frapper fort.
Ce qu’il reste à prouver ? Pas grand-chose. Ce qu’il reste à conquérir ? Tout.
Rickie n’est peut-être plus le visage de la nouvelle génération. Mais il n’a pas dit son dernier mot. Et si le vent tourne en sa faveur à Sedgefield, personne ne voudra croiser sa route à Memphis, ni après.
Parce que Rickie Fowler n’a jamais aussi bien joué… que quand il n’avait plus rien à perdre.
Crédit photo : Matt Krohn-Imagn Images
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