Un an après l’épopée olympique
Il y a un an, c’était la panique. Les Bleus, censés briller à domicile, entamaient leur campagne olympique dans le doute, l’urgence, presque dans l’anonymat du désamour. Un an plus tard, on parle de ce groupe avec tendresse. Et surtout avec respect. Car entre l’inquiétude du premier tour et l’explosion collective d’une médaille d’argent arrachée au mental, l’équipe de France a tout vécu. Absolument tout.
Une entrée en matière sous tension
Le tournoi avait à peine commencé que les certitudes vacillaient déjà. Une victoire poussive face au Brésil, une frayeur contre le Japon (merci Matthew Strazel), puis une gifle sèche infligée par l’Allemagne. Le doute s’est infiltré dans les vestiaires, dans les bureaux de la Fédération, dans les colonnes des éditos. Certains pensaient l’aventure déjà terminée.
“On sentait que plus personne ne croyait en nous, même dans le staff”, lâche aujourd’hui Guerschon Yabusele, lucide. “Mais entre joueurs, on s’est regardés dans les yeux. On n’avait pas fait tout ça pour sortir en quart.”
Le quart de finale, comme un électrochoc
Et justement, ce quart, c’était contre le Canada. L’équipe du MVP 2025 en NBA Shai Gilgeous-Alexander. Le genre de duel qu’on coche dans le tableau, en se disant qu’on ne passera pas. Mais ce jour-là, les Bleus ont transcendé tout ce qu’on croyait savoir d’eux. La défaite attendue est devenue un exploit inattendu.
“Nando et Nico ont pris la parole sur le chemin entre Lille et Paris”, raconte Yabusele. “Pas des grands discours. Juste ce qu’il fallait : ‘C’est notre moment. Eux, ils doutent pas. Mais nous, on peut leur montrer.’”
Et ils l’ont montré. Défense collective, précision chirurgicale, rage contenue. La France élimine le Canada. Et la campagne change de visage.
Une dynamique irréversible
À partir de là, plus rien ne pouvait les arrêter. L’Allemagne, pourtant convaincante, tombe en demi-finale. Et le rêve d’une médaille à Paris devient tangible. Même la montagne américaine ne fait plus peur. “On était chez nous”. “On avait retrouvé notre basket. Notre identité. Notre force.”
Et même si la finale face à Team USA s’est soldée par une défaite, ce soir-là, les Bleus ont remporté autre chose : le respect de tout un pays.
L’après, et ce qui reste
Douze mois plus tard, l’émotion est intacte. Guerschon Yabusele, désormais leader assumé, se tourne vers l’EuroBasket (septembre 2025) avec des ambitions décuplées. Et ce groupe, lui, n’a rien oublié. Ni les doutes, ni les discours dans le vestiaire, ni les regards qui en disaient long.
Car ce n’est pas seulement une médaille que les Bleus ont gagné à Paris. C’est une mémoire. Une fraternité. Une certitude que, même dans la tempête, ils peuvent construire quelque chose de grand. Et qu’à l’arrivée, on ne retient pas les débuts chaotiques. On retient l’épopée.
Crédit photo : FIBA
Laisser un commentaire