Chase Burns, le feu sacré dès ses premiers lancers
C’est parfois une question de secondes. Un cliquetis de gant, un coup de sifflet discret, un cœur qui bat trop fort. Et puis ça part. Une balle rapide à 98,4 mph claque dans la mitaine, coin intérieur, et Chase Burns vient d’entrer dans la cour des grands.
Le 24 juin 2025, à Yankee Stadium, le gamin de 22 ans n’a pas juste fait ses débuts en MLB. Il a balancé la porte avec ses crampons.
Cinq victimes, cinq K, cinq claques dans le silence
Cinq frappeurs. Cinq strikeouts. Aucun doute. Chase Burns n’est pas venu pour promener les chiens dans Central Park. Dans l’arène new-yorkaise, le rookie des Reds a dégainé plus vite que son ombre. Trent Grisham, Oswaldo Cabrera, DJ LeMahieu, Austin Wells, Gleyber Torres. Tous rentrés au dugout avec une grimace et un regard perdu dans le vide.
C’est inédit. Aucun lanceur n’avait entamé sa carrière dans les Majeures avec un tel carnage depuis… depuis jamais, dans l’ère moderne de l’expansion. À peine sorti du Draft (n°2 en juillet dernier), Burns a fait du Bronx sa cour de récré.
Le feu, puis les braises
Mais le baseball est cruel. Et la hype, éphémère. Après son festival de K, Burns a goûté au retour de bâton.
Un simple de Jazz Chisholm Jr. pour briser la série. Puis, en troisième manche, Ben Rice le punit d’un missile dans les tribunes. Aaron Judge suit avec un simple. TJ Friedl, dans un mauvais timing, rate une lecture. Résultat : triple d’Anthony Volpe, égalisation des Yankees. Welcome to the big leagues, rookie.
À la sortie : 5 manches, 6 coups sûrs, 3 points accordés, 8 strikeouts. Une ligne de stats solide, mais pas parfaite. Et pas de décision pour lui. Le bullpen fera le boulot derrière, et les Reds arracheront le nul dans un match tendu.
Un arsenal déjà grand-league ready
Pas besoin d’attendre trois saisons pour voir si Burns est “MLB ready”. Spoiler : il l’est déjà. Le droitier a lancé 81 balles, dont 53 prises. Sa four-seam fastball a flirté avec les 100 mph, deux fois. Moyenne ? 98,1. Pour un premier départ, c’est presque insolent.
Le reste du menu ? 24 sliders bien glissants, quelques changements de vitesse vicieux, et une courbe en dessert. New York, au premier tour dans l’ordre des frappeurs, est resté muet : 1 en 9, 6 K. Mais dès la deuxième rotation, les frappeurs ont commencé à ajuster. C’est là que tout se joue, dans les détails, dans l’apprentissage en temps réel.
Ce regard qui en dit long
Il y a eu ce moment, furtif mais révélateur, après le triple de Volpe. Burns, assis sur le banc, a enlevé sa casquette, soufflé fort, les yeux dans le vide. Pas de panique. Pas de peur. Juste le regard d’un gars qui digère. Qui apprend. Qui sait que le chemin est long, mais qu’il a déjà franchi la première falaise.
Et pour un type qui, il y a un an, lançait encore sur les terrains universitaires, c’est déjà un bond immense.
Burns, et les braises qui promettent
Dans cette cuvée 2024 du repêchage, Chase Burns est le cinquième à goûter aux Majeures. Avec lui : Nick Kurtz (Athletics), Jac Caglianone (Royals), Christian Moore (Angels), Cam Smith (Astros). Mais il est déjà celui dont on parle avec des trémolos dans la voix.
Il a le feu dans le bras, la glace dans le regard, et cette faculté rare à faire d’un premier match un moment. Pas juste une ligne dans un carnet de stats. Un vrai souvenir. Une promesse.
Ce n’est que le début. Mais si ce qu’on a vu à New York n’était qu’un avant-goût, alors les Reds tiennent là un ace en devenir. Et la ligue, un futur problème à 100 mph.
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