Un deal qui sent la poudre
Detroit ne dort pas. Pas en juillet, pas à l’approche du money time. Les Tigers, bien ancrés dans la course à la division, ont lâché un coup de griffe bien senti en allant chercher Chris Paddack chez les Twins. Avec lui, Randy Dobnak fait aussi ses valises direction le Michigan. En face, Enrique Jimenez, jeune receveur prometteur, prend la route de Minneapolis.
Un move ? Non, un message. Clair, net, ambitieux. Les Tigers veulent gagner maintenant.
Paddack, l’atout rebelle
Il a ce truc, Paddack. Ce regard de tueur, cette mécanique de cow-boy texan. À 27 ans, le droitier n’est peut-être plus le phénomène qu’on annonçait à San Diego, mais il reste un lanceur capable de faire le ménage quand le moment s’y prête. Cette saison, son ERA flirte avec les 5.00 (4.95 en 21 apparitions), mais derrière ces chiffres, il y a plus.
Un bras encore solide. Une volonté de se racheter. Et un sacré potentiel à activer dans le bon système.
Detroit, avec son pitching coach Chris Fetter, a prouvé qu’il pouvait remettre des bras sur le droit chemin. Alors pourquoi pas Paddack ? L’homme a lancé plus de 330 manches en carrière, avec un WHIP souvent sous contrôle. Il connaît la pression, les hauts, les bas, les critiques, les blessures aussi (l’arthroplastie Tommy John en 2022 est encore dans toutes les têtes) mais il est là, debout. Et prêt à sortir du rôle de figurant.
Un move qui réveille le vestiaire
Les Tigers sont leaders de l’AL Central, mais leur marge est mince. Trop mince pour laisser les choses filer. Sur les 50 derniers matchs ? 14 défaites. Pas une hémorragie, mais un signal. Il fallait bouger, et Scott Harris (président des opérations baseball) l’a compris.
Ramener Paddack, c’est injecter un peu de caractère dans la rotation. Le voir aux côtés de Tarik Skubal, l’as de cette rotation (2.48 ERA), ça donne un duo avec du relief. L’un est une machine à éliminer les frappeurs, l’autre un puzzle à recoller, mais avec un vrai plafond. Une rotation qui s’étoffe, se densifie, se muscle.
Et on n’oublie pas Randy Dobnak, moustache toujours impeccable, slider vicieuse dans la poche. Lui, c’est le mec qui ne fait pas de bruit mais qui peut dépanner en long relief, starter d’urgence ou pompier sur série chaude. Un joker discret, mais pas inutile.
Un prix raisonnable
Dans l’histoire, les Tigers se sont séparés d’Enrique Jimenez, 20 ans, receveur au bras canon, bon œil au bâton, mais encore très brut. Oui, le gamin a du potentiel. Non, ce n’était pas un nom intouchable. En misant sur l’immédiat, Detroit a assumé un pari calculé : les playoffs aujourd’hui, plutôt qu’un prospect dans trois ans.
C’est du baseball moderne. Froid, lucide, mais nécessaire quand une fenêtre s’ouvre. Car soyons clairs : celle des Tigers est là. Pas béante, pas éternelle. Mais elle est réelle.
Un signal fort
Detroit n’est pas juste venu gratter quelques victoires cette saison. Detroit veut gagner. Tout de suite. Cette transaction le dit haut et fort. Les fans l’entendent, les adversaires aussi. Ce n’est pas le blockbuster de l’année, mais c’est exactement le genre de deal qui fait la différence quand les matchs de septembre deviennent étouffants.
Chris Paddack ne va peut-être pas devenir un as. Mais s’il peut livrer des starts solides, tenir la baraque en troisième ou quatrième homme, alors ce trade est déjà gagné.
Crédit photo : Matt Marton-Imagn Images
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