Les Braves misent sur Erick Fedde pour recoller les morceaux d’une rotation en miettes
Le téléphone a sonné un dimanche, à l’heure où le café refroidit et où les general managers cogitent plus qu’ils ne dégustent. Du côté d’Atlanta, la situation était simple : trop de bras en moins, trop de matchs à venir, et pas le luxe d’attendre que les choses s’arrangent. Alors les Braves ont tranché. Ils ont mis la main sur Erick Fedde, en provenance de St. Louis, contre un joueur à désigner plus tard ou une enveloppe à discuter.
Une transaction pas clinquante. Pas de feu d’artifice, pas de breaking news hystérique. Mais une opération qui dit tout du moment : les Braves n’ont plus le temps de regarder passer les trains.
Quand l’urgence dicte le tempo
L’hémorragie n’en finit plus dans le bullpen d’Atlanta. Grant Holmes s’est ajouté à la liste déjà trop longue des éclopés, victime d’un coup au coude droit. À peine placé sur la liste des blessés pour 15 jours qu’il glisse illico vers les 60 jours, synonyme de blessure sérieuse. Résultat : plus de place sur la liste des 40 joueurs, et toujours moins de solutions sur le monticule.
C’est dans ce contexte d’urgence que débarque Fedde. Un choix dicté par la nécessité plus que par l’ambition, certes, mais aussi par une idée simple : il vaut mieux un bras qui peut lancer que pas de bras du tout.
Fedde, le pari à contre-courant
3 victoires. 10 défaites. D’entrée, la ligne de stat fait grimacer. Mais il faut creuser un peu. Fedde tourne avec une moyenne de points mérités à 2,017 sur 20 départs. Autrement dit, ses chiffres sont meilleurs que son bilan brut ne le laisse croire. Il ne gagne pas, mais il limite la casse. Et dans une rotation décimée, ça compte.
Les Braves ne recrutent pas un sauveur. Ils recrutent un stabilisateur. Quelqu’un qui tient les manches, qui encaisse, qui maintient l’équipe à flot pendant que les autres essaient de revenir sur pieds.
Une infirmerie qui déborde
Le casting des blessés chez les Braves ferait pâlir un hôpital militaire. Chris Sale, le Cy Young de la Ligue nationale, out avec une côte fracturée. Spencer Schwellenbach, Reynaldo Lopez, AJ Smith-Shawver et donc Holmes : tous sur la touche. Tous manquants à l’appel au moment où le calendrier se resserre.
C’est un casse-tête pour le staff. Chaque série devient une épreuve de créativité. Qui commence ? Qui peut tenir cinq manches ? Qui est encore en un seul morceau ? Dans cette ambiance, l’arrivée de Fedde ressemble presque à un luxe.
Un mouvement qui en dit long
Erick Fedde n’était pas intouchable chez les Cardinals. Il venait même d’être désigné pour assignation, ce qui signifie, en langage MLB, qu’on peut le récupérer sans trop forcer. Et pourtant, Atlanta a décidé de le chercher. Pas par défaut. Mais parce qu’il cochait plusieurs cases : bras disponible, habitué à la pression, capable de livrer des départs corrects.
C’est une prise de position. Une manière de dire que la saison est encore en jeu. Que malgré l’infirmerie, malgré la poisse, malgré les absents, les Braves n’ont pas baissé les bras.
Pas un messie, mais une bouée
Personne ne fantasme Fedde en sauveur. Ce n’est pas son rôle. Son rôle, c’est de jeter des balles là où plus personne ne peut le faire. C’est de tenir le monticule pendant que les autres soignent leurs coudes, leurs épaules ou leurs cages thoraciques. C’est aussi, peut-être, de retrouver un peu du feu qu’il avait montré par éclats, et que St. Louis n’a pas su raviver.
La suite ? C’est à lui de l’écrire. Mais du côté d’Atlanta, on a lancé les dés avec lucidité. C’est un coup raisonnable. Pas flamboyant, mais potentiellement payant.
Et parfois, c’est tout ce qu’il faut pour relancer une saison.
Crédit photo : Ron Chenoy-Imagn Images
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