Un dimanche pour l’Histoire : le Hall of Fame célèbre ses nouvelles légendes
Sous un ciel chargé de nuages mais baigné d’émotion, un petit village paisible a vu affluer des milliers d’amoureux de baseball venus des quatre coins du globe : de New York au Texas, du Midwest jusqu’au Japon. Tous rassemblés pour une seule raison — honorer cinq hommes qui ont marqué de leur empreinte le diamant.
Ce jour-là, le National Baseball Hall of Fame accueillait de nouvelles légendes. Et ce n’était pas qu’un simple chapitre ajouté à son livre d’or : c’était une consécration de l’excellence, du courage, et de la transmission d’un héritage.
Ichiro Suzuki : l’icône aux deux continents
Au cœur de cette journée, un nom a résonné avec une force particulière : celui d’Ichiro Suzuki. À 39 ans, l’icône japonaise a réalisé un exploit unique — être intronisé dans deux temples de la renommée, après celui du Japon en janvier.
Son parcours, démarré dans la NPB, s’est poursuivi avec éclat en MLB après son arrivée chez les Mariners. Devant une foule suspendue à ses mots, Ichiro a surpris tout le monde en prononçant son discours en anglais, sans interprète. Une première.
« Je crois que je suis une recrue pour la troisième fois », a-t-il souri. « En 1992, j’entrais au lycée au Japon. En 2001, je débarquais en MLB avec les Mariners. Et aujourd’hui, à 50 ans passés, je suis une recrue au Hall of Fame… Et je commence à comprendre ce que c’est que d’être un vétéran sensible ! »
Son intervention a mêlé autodérision, émotion et gratitude, à l’image d’une carrière faite de constance, d’élégance et de records.
Un hommage vibrant aux géants disparus
Mais le moment le plus chargé en émotion est sans doute venu avec les hommages posthumes rendus à Dick Allen et Dave Parker. Deux hommes, deux caractères, deux destins marqués par les épreuves mais aussi par une immense contribution au jeu.
Leurs proches, leurs anciens coéquipiers et des figures historiques du sport ont pris la parole pour rappeler ce qu’ils représentaient : des piliers, des pionniers, des battants. La salle n’a pas retenu ses larmes — ni ses applaudissements.
Sabathia et Wagner, des carrières saluées
CC Sabathia et Billy Wagner, eux, étaient bien présents, visiblement émus par l’ampleur de l’instant. Le premier a évoqué ses années passées à dominer sur la butte, sa transformation physique, sa bataille contre l’alcool, et son amour inconditionnel pour le jeu. Le second, discret mais redoutable sur le monticule, a rappelé que le cœur et la volonté peuvent faire taire bien des sceptiques.
Leurs parcours, jalonnés d’exploits et de défis surmontés, ont été salués comme des exemples de persévérance et d’excellence.
Plus qu’une cérémonie, un rituel de transmission
Au-delà des discours et des trophées, c’est un véritable moment de communion qui s’est joué ce dimanche. Fans de tous âges, familles, anciens joueurs, journalistes… Tous ont vibré ensemble. On échangeait des souvenirs dans les allées, on chantait, on pleurait, on applaudissait. C’était un jour de fête, mais aussi un rituel de transmission.
Les héros d’hier rencontraient ceux d’aujourd’hui. Et dans les yeux d’un jeune garçon qui découvrait Ichiro ou Sabathia pour la première fois, on lisait déjà la promesse d’un futur hommage, dans quelques décennies.
Ce jour-là, le baseball n’était pas qu’un sport. Il était une mémoire vivante.
Crédit photo : KYODO/Reuters
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