Kyle Schwarber : puissance, constance et dilemme au cœur de Philly
Il y a des saisons où tout semble s’aligner. Et puis, il y a celles où un seul homme tient la baraque. Pour les Phillies version 2025, cette ancre, ce pilier, c’est Kyle Schwarber. Le vétéran de 32 ans n’a pas juste répondu présent, il a mis la ville sur ses épaules, et il l’emmène loin.
Alors que Bryce Harper soigne ses bobos, que Trea Turner a connu un début de saison en mode yo-yo, Schwarber, lui, n’a jamais flanché. Il a allumé la mèche dès avril… et elle n’a toujours pas explosé.
Le cœur lourd, la batte légère
Dans un effectif taillé pour octobre, Schwarber est devenu l’arme fatale inattendue. 24 home runs au compteur, à mi-saison. Pour vous situer, Harper, deuxième meilleur cogneur du club, en compte neuf. Neuf. Schwarber joue un autre sport.
Et ce n’est pas qu’une question de puissance brute. Le gaucher affiche un wRC+ de 153, huitième de toute la MLB, et tape plus fort, plus souvent, plus juste. Son œil s’est affûté, son approche est chirurgicale. Il prend des marches, balance des moonshots et enchaîne les at-bats de patron.
“C’est pour ça que je suis là”, lâche-t-il, sobrement, dans un coin du dugout au Citizens Bank Park. “Je suis venu pour gagner.”
Des étoiles dans le line-up, une étoile au-dessus des autres
Harper, Realmuto, Castellanos, Turner… sur le papier, les Phillies ont une armada. Mais sur le terrain, Schwarber est le seul à cocher toutes les cases, nuit après nuit. C’est lui le moteur. L’homme des grands moments. Celui dont la batte hurle quand il le faut.
Et pourtant, Philly tremble. Parce que tout ça, cette version nucléaire de Kyle Schwarber, pourrait bien être en location. Une dernière danse. Un baroud d’honneur.
Agent libre à l’horizon : le dilemme Schwarber
L’histoire est connue : champion avec les Cubs en 2016, non-tendered en 2020, court passage à Washington puis Boston, avant de poser ses valises à Philly pour 4 ans, 79 millions.
Aujourd’hui, ce contrat arrive à échéance. Et si les Phillies veulent le prolonger, il va falloir passer à la caisse. Les premières discussions au printemps n’ont rien donné. Depuis, Schwarber tape comme jamais. Et son agent compte les zéros.
Le marché ? Il s’annonce brûlant. Un gaucher avec de la pop, de l’expérience, des playoffs dans les pattes et des chiffres élites ? C’est un billet à 100 millions sur 4 ans, minimum. Et il y aura du monde à la table. Les Phillies les premiers, on l’imagine, mais rien n’est garanti.
Donner tout, jusqu’à la dernière manche
“Si c’est la fin, comment tu veux être rappelé ?” souffle Schwarber, lucide. “Comme un gars qui s’est donné à fond, ou comme un égoïste ?”
Cette citation dit tout. Schwarber ne fait pas semblant. Il joue chaque match comme si c’était le dernier. Comme si la suite était incertaine. Et elle l’est.
Pour Philadelphie, c’est un test grandeur nature. Gérer une course au titre tout en pensant à demain. Miser sur le présent sans brûler l’avenir. Et surtout : ne pas laisser filer l’homme qui incarne à lui seul l’ADN de cette équipe.
Kyle Schwarber n’est pas juste un joueur chaud. Il est le joueur. Celui que les fans acclameraient en octobre, le cigare à la bouche, les yeux pleins de champagne.
Encore faut-il qu’il soit encore là quand ça comptera vraiment.
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