Un feu d’artifice appelé Lauri Markkanen
Salt Lake City, minute 48 de la prolongation. Le score est serré, l’ambiance électrique. Le Utah Jazz vient de sortir une cartouche de normalité : Lauri Markkanen attrape la balle, se dirige vers la ligne de lancers francs. 1,9 seconde au chrono. 17 lancers francs tentés ce soir, 17 rentrés. Il libère sa respiration, marque les deux derniers. Match remporté 138–134 face aux Suns. Pour Markkanen : 51 points. Un sommet absolu.
C’est plus qu’un record personnel. C’est la première fois qu’un joueur du Jazz franchit les 50 points en saison régulière depuis Karl Malone… en 1998. Soit un trou dans l’histoire de 27 ans entre deux exploits.
Les chiffres qui claquent
Rien n’était dû au hasard. Markkanen a joué 45 minutes.
Il a planté 14 rebonds.
Il a shooté sur 32 tentatives de champ, dont 6/13 à trois-points.
Surtout : 17 sur 17 aux lancers francs, parfait, sans faute, jusqu’au buzzer.
Pendant ce temps, Keyonte George distribue 10 passes décisives tout en inscrivant 26 points.
Walker Kessler ajoute 25 points et une présence intimidante au rebond (11 rebonds) et dans la peinture.
Ce soir-là, le Jazz a dominé les lancers francs, a montré du cœur sur les rebonds, mais a aussi tremblé : ils ont laissé revenir les Suns après avoir mené largement.
Renaissance ou coup d’éclat ? Un peu des deux
Quand Phoenix passe à –20 tôt dans le match, beaucoup auraient mis un signet “match perdu”. Sauf que ce n’est pas l’ADN de Utah ce soir. Le Jazz construit, retombe, se relève. Booker et les Suns recollent. Le suspense monte. Jusqu’à cette prolongation tendue.
Mais Markkanen n’est pas venu ici pour meubler des stats. Il s’est imposé comme le moteur froid et précis d’une équipe jeune, vulnérable et affamée. Il y avait la gloire ; il y avait le besoin. Il y avait l’histoire.
Pour Utah, ce soir c’est plus qu’une victoire : c’est un rappel qu’ils peuvent, parfois, basculer le destin d’un match avec un vrai leader. Pour Markkanen, c’est peut-être le signe que son ascension, celui qu’on attendait depuis longtemps, est enfin arrivé.

Et après ?
Rien ne dit qu’il va répéter ça trop souvent. Le plafond existe, comme l’usure mentale et physique. Mais s’il continue sur cette lancée, c’est toute l’identité du Jazz qui peut se redéfinir autour de lui.
Pour Phoenix, c’est un coup dur. Ils avaient les armes, ils ont manqué les arrêts quand il fallait. Leur relâchement dans le money time coûte cher. Le ballon les a brûlés.
Pour les observateurs, le message est clair : ne sous-estimez pas Markkanen. Ce soir, il n’était pas seulement un scoreur. Il était l’histoire vivante de son club, celle qu’on attendait depuis une génération.


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