Golden State accueille Al Horford : dernier call pour le vétéran ?
39 ans, toutes les cicatrices d’un long voyage NBA, une bague de champion en 2024, et l’envie de rallumer la flamme. Al Horford n’est pas simplement un vétéran qu’on récupère pour ses années, mais pour ce qu’il incarne : le poids de l’expérience, le sang-froid, et une polyvalence rare à ce stade de carrière.
Ce dimanche, Golden State et Horford sont parvenus à un accord plurien pour la saison à venir.
Le contrat complet attend encore quelques détails (argent, options, rôle dans l’effectif) mais le message est clair : les Warriors misent sur lui pour stabiliser une raquette sans Kevon Looney, tout en donnant à Draymond Green la latitude de bouger vers l’intérieur quand la situation l’exige.
Pourquoi cet accord surprend moins qu’il ne rassure
Horford n’est pas à la recherche d’un nouveau défi éclatant. Après 18 saisons, le calcul change : chaque minute compte, chaque match, chaque rôle.
Ses statistiques parlent : environ 9 points, 6 rebounds, quelques tirs à trois points, cherchant toujours à écarter le jeu, à défendre proprement, à jouer les bons écrans, le tout sans exiger d’être la star, mais en rendant l’équipe meilleure.
Les Warriors, eux, se trouvèrent face à un besoin criant : remplacer Looney, mais sans chambouler leur feuille de route. Ils possèdent déjà un noyau très expérimenté (Curry, Green, etc.) et leur marge de manoeuvre est limitée par le salary cap et les dossiers comme celui de Jonathan Kuminga. Horford est donc l’homme de la situation : coût modéré, impact garanti, leadership.
Le contrat : deux ans, option, prudence mesurée
Le sketch est presque déjà écrit : un accord de deux saisons, avec une player option pour la deuxième. Un deal type “1+1” qui laisse à Horford la possibilité de choisir s’il continue ou s’il referme le livre.
Le montant, sur la mid-level exception “taxpayer”, tourne autour de 11 millions de dollars pour les deux années (soit ~5-6 millions pour la première saison), ce qui est raisonnable pour une franchise qui veut rester compétitive sans exploser sa masse salariale.
Mais entre les lignes, on lit la prudence. Horford reste dans l’attente : de la situation Kuminga, des ajustements dans l’effectif, de son propre ressenti physique. On sent que Golden State veut un vétéran fiable, pas un vétéran fétiche.
Ce que ça change (et ce que ça dit de lui)
Pour Horford, ce move est plus qu’un simple changement de maillot : c’est une dernière chance de viser gros dans ce qui pourrait être la toute fin de la course. Il ne part pas en mission solo, mais il apporte ce qu’on ne fabrique pas : la constance, la culture de victoire, l’instinct.
Pour les Warriors, ce choix témoigne aussi d’une stratégie : celle de ne pas fuir vers la jeunesse aveugle ni vers le “big splash” immédiat, mais de faire du bon, du réfléchi. Avec Horford, c’est un pari mesuré. S’il tient physiquement, s’il accepte sa place, il pourrait être ce ciment qu’une équipe vieillissante a besoin pour tenir sous pression.
Le risque, minime mais réel
La saison NBA ne pardonne pas les corps fatigués, les genoux qui grincent, les poussées d’effort qui coûtent. À 39 ans, Horford en est conscient. Un contrat de deux ans avec option, c’est aussi un contrat qui le protège : s’il y a baisse de régime, blessure ou fatigue, il n’est pas engagé pour une lourde saison supplémentaire obligée.
Mais Golden State prend aussi un risque. Si le Horford version 2024-2025 baisse de rythme, si l’équipe à ses côtés ne compense pas (que ce soit au périmètre ou en rotation défensive), cela pourrait déséquilibrer la raquette. Le rôle d’“étirement” du jeu (spacing) repose beaucoup sur sa capacité à tirer de loin, à switcher ; si cela part en vrille, l’espace autour de Curry ou Butler pourrait se réduire.
Conclusion : l’ultime acte ?
Al Horford signe aux Warriors non pas pour être la star du show, mais pour qu’on se souvienne qu’il savait encore faire le boulot quand il le fallait. Il ne quitte pas Boston avec un ressentiment, mais avec une référence : champion, leader, exemplaire.
Golden State prend un vétéran, mais surtout un homme qui sait mourir sur le parquet s’il le faut, sans faire de bruit. Si tout fonctionne (santé, chimie, rôles) cette signature pourrait être l’un de ces coups que l’on admire après coup. Et peut-être qu’on parlera de ce move comme du dernier acte d’une carrière pleine, celle d’un joueur qui n’a jamais cessé d’apprendre, de s’adapter, de prouver.
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