Un autre Français en mode titan
La nuit dernière, Washington croyait tenir une victoire tranquille. Ils menaient de dix points en fin de troisième quart-temps contre Philadelphie, avaient la belle cadence, la combativité. Et puis, contre toute attente, Philly revient, pousse jusqu’en prolongation, et fait craquer les Wizards. Score final : 139-134 en faveur des Sixers après prolongation.
Au milieu de tout ça, il y avait Alexandre Sarr. 20 ans, deuxième choix de la draft 2024, rookie encore en pleine découverte de la NBA… mais déjà capable de planter un match pour la postérité. Il termine à 31 points, 11 rebonds et 5 passes.
Ce soir-là, ce n’est pas seulement un gros chiffre : c’est un type qui assume son rôle, avance ses pions, et rappelle qu’il est là pour durer.
Another career night for @alexandresarr_ 🧙♂️
🌟 He becomes the youngest player in franchise history to put up 30+ points & 10+ rebounds in a game. pic.twitter.com/7ElhK8U99S
— Washington Wizards (@WashWizards) October 29, 2025
Brutalité tranquille : quand Sarr impose son style
Tout part d’un démarrage qui n’avait rien de timide. Dès les premiers drives sous le cercle, même après deux fautes assez vite, Sarr n’a pas baissé les bras. Il s’est relevé, il s’est imposé physiquement, et a posté des chiffres qu’on n’attendait peut-être pas de lui aussi tôt dans la saison.
13 sur 23 aux tirs, 3/7 derrière l’arc, des contres, des interceptions : il a été partout. Dans les duels physiques. Dans les positions sous le panier. Mais aussi à l’extérieur quand il fallait ouvrir le terrain.
Ce soir, il était le cœur de l’attaque des Wizards, la rotation intérieure sur laquelle l’équipe pouvait s’appuyer. Un joueur de 2,13 m avec la détente d’un jeune pivot moderne, capable de switcher, de shooter de loin, de se battre dans la raquette, et qui commence à jouer sans peur, sans retenue.
Le contrepoint cruel : Maxey et le venin destructeur des Sixers
Mais ce match ne peut pas être résumé à la performance seule de Sarr. Car en face, il y avait Tyrese Maxey. En feu. 39 points, 10 passes décisives.
Maxey a porté Philadelphie. Quand Washington croyait verrouiller la victoire, quand Sarr et le collectif pensaient avoir fait le plus dur, c’est lui qui a dit non. Par des drives violents, des tirs serrés, des accélérations du rythme qui ont mis les Wizards en porte-à-faux.
Ajoutez à ça Joel Embiid, limité en minutes peut-être, mais redoutable dès qu’il pose ses appuis.
L’adversaire était lourd. Très lourd. Et même un Sarr incandescent n’a pas suffi à arrêter la machine Philly.
Ce que ça dit du futur de Washington
C’est peut-être la plus belle preuve, jusqu’à présent, que ce groupe des Wizards commence à avoir une colonne vertébrale.
Parce qu’on peut perdre. On peut lâcher à la fin, trembler en prolongation. Mais quand ton rookie (ou presque) déroule une prestation pareille, et qu’il en sort grandi, ça veut dire que quelque chose change.
Sarr n’est plus seulement “un espoir”. Il devient une pièce. Un pilier possible. Quelqu’un que ses coéquipiers peuvent regarder et se dire : « Si lui il fait ça, je peux faire mieux ».
Le match prouve aussi une chose : ce club, même quand il perd, peut offrir des combats. Des matchs densément disputés, où l’adversaire lourd, oui, mais où tu ne perds pas sans t’être battu. Où tu n’es pas simplement spectateur de ta propre défaite.
Pour l’entraîneur, pour les vétérans, pour les fans à Washington, ce type de performance change le point de vue. On commence à trainer moins d’incrédulité, “Juste des jeunes expérimentaux”, et à entrevoir une crédibilité.
Les limites du moment, et l’appel à monter encore
Tout ne peut pas être parfait. Sarr, à 20 ans, doit encore apprendre à finir proprement les fins de match. À gérer la fatigue mentale et physique quand la tension explose en prolongation.
Il devra aussi convertir cette énergie en constance. Ce soir c’était une explosion. Mais la vraie question : sera-t-il capable de le répéter ? De l’intégrer au planning de l’équipe quand il y aura des rotations serrées, des défis tactiques, des ajustements adverses ?
Et puis : comment gérer les attentes. Parce qu’un tel match met une pression énorme. Pour lui, pour la franchise. Pour la suite de la saison.

Verdict : un tournant en germe
31 points. 11 rebonds. 5 passes. Un rookie français. Une défaite cruelle.
Mais une victoire intérieure. Une affirmation personnelle, et collective ! Alexandre Sarr n’a pas seulement brillé : il a réclamé sa place. Et même si Washington n’a pas gagné, la question n’est plus “va-t-il pouvoir devenir bon à la NBA”. La question commence à être : “Combien de matchs de ce calibre peut-on lui demander par saison ?” Le futur des Wizards, et le futur de Sarr, passent par ces soirs-là. Par ces nuits de feu, sans aucune retenue. Une étoile potentielle, et un défi constant.
Crédit photo : Photo par PATRICK SMITH / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP


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