Julius Randle : renaissance dans le Minnesota
Quand Julius Randle repense à ses dernières semaines sous le maillot des Knicks, un silence s’installe. Pas besoin d’en dire beaucoup : son regard suffit. « C’était ma période la plus sombre », lâche-t-il finalement. L’ailier-fort, All-Star et symbole du renouveau new-yorkais, a connu le côté obscur du sport de haut niveau : blessures à répétition, pression étouffante, isolement grandissant, de quoi sombrer dans la dépression.
Un poids trop lourd à supporter
Pendant plusieurs saisons, Randle a porté les Knicks sur ses épaules. Les espoirs d’un Madison Square Garden en manque de gloire, les attentes d’une ville obsédée par ses héros, et la volonté de prouver qu’il pouvait être ce leader. Mais son corps a fini par dire stop. Éloigné des parquets, il regardait son équipe gagner sans lui, incapable de participer, coincé dans ses routines de rééducation. « Je rentrais à la maison, je m’enfermais, je regardais la télé. C’était de la colère, de la frustration, rien d’autre. »
Le joueur s’effaçait, l’homme disparaissait.
Un soutien indéfectible
C’est sa femme, Kendra, qui a sonné l’alarme. Elle voyait son mari s’enfoncer, absent du quotidien, enfermé dans ses pensées. « Il n’était plus vraiment là », raconte-t-elle. Refusant de le voir sombrer, elle a pris l’initiative de chercher de l’aide. Un spécialiste, réputé pour ses méthodes peu orthodoxes, a été contacté. Avec lui, Julius a appris à mettre des mots sur ses angoisses, à se réconcilier avec son rôle de père, de mari, d’homme. Pas seulement de joueur.
Un nouveau départ
Puis est venu ce transfert vers le Minnesota. Un virage inattendu, mais salvateur. Là-bas, il a retrouvé Chris Finch, l’entraîneur qui l’avait déjà accompagné à La Nouvelle-Orléans. Et surtout, un environnement moins écrasant que New York. « Ici, je n’ai pas besoin d’être parfait chaque jour », souffle Randle. Une phrase simple, mais qui dit tout.
De quoi reprendre goût au jeu
Avec un contrat de trois ans en poche, Randle aborde cette nouvelle étape avec une sérénité retrouvée. Sur le terrain, il veut redevenir ce joueur intense, capable de changer le cours d’un match. En dehors, il est de nouveau présent, attentif à sa famille, apaisé. « Une fois qu’on sort de ça, on réalise à quel point c’était pesant », confie-t-il.
Julius Randle n’a pas seulement changé d’équipe. Il a tourné une page, laissé derrière lui ses ombres, et s’offre aujourd’hui une vraie renaissance. Le Minnesota n’a peut-être pas le glamour de New York, mais pour lui, c’est devenu un refuge. Et peut-être le théâtre d’un second souffle qui pourrait bien surprendre toute la ligue.
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