L’homme aux mille casquettes est prêt au “big shift”
Il y a quelque chose de familier chez Draymond Green : ce regard de défi, ce corps qui ne recule devant rien, ce micro-moment dans un match où tout bascule. À 35 ans, pour la saison 2025-26, il s’apprête à revoir son rôle, non parce que l’énergie manque, mais parce que la logique d’équipe l’impose. Le pivot de dernier recours ? Oui : s’il faut, Green est prêt à plonger dans la mêlée intérieure pour ses Golden State Warriors. Mais pas uniquement, c’est plus fin que ça.
Le contexte
Green n’est plus l’élément neuf de la maison, il en est même l’une des pierres maîtresses du passé glorieux. Il tourne autour de 9 points, 6 rebonds et 5 passes cette saison.
Pourtant, malgré les rides de l’expérience, il reste l’esprit qui évoque “attaquer l’autre équipe comme on attaque son propre sang” – pour user une formule.
Mais l’ère Warriors change : l’arrivée de Al Horford comme pivot vétéran, la jeunesse qui débarque, le souhait clair d’alterner les unités.
Et c’est là que Green peut agir : il ne sera peut-être pas le centre ultra-dominant dans le sens classique, mais il pourrait devenir ce “couturier-athlète” que peu savent manier.
Pourquoi ce repositionnement ?
Parce que la formule small-ball qu’il avait incarnée — jouer en 5 léger, dribbler vers la peinture, changer sur les écrans, court-circuiter l’adversaire, reste pertinente. Souvenez-vous : Green avait déjà été aligné en tant que “center” chez les Warriors, exploitant sa polyvalence pour créer des mismatches.
Mais cette approche montre des limites quand l’adversaire dispose de pivots costauds et physiquement supérieurs.
La venue de Horford lui permet donc de reculer d’un cran. Plutôt que d’être l’unique défenseur intérieur sur les gros, Green peut redevenir ce “power forward” aux tâches multiples : organiser le rythme, arbitrer la défense, lancer les tempos offensifs. Le tout, en ayant toujours la possibilité de dépanner dans la peinture quand le besoin se fait sentir.
Et si on a vraiment besoin ?
Oui : s’il faut que Green devienne pivot, pour un quart-temps, un match, une série de playoffs, il le peut. Il le connaît : anticiper, switcher, user le physique, harceler les rebonds adverses. Le coach Steve Kerr l’a lui-même évoqué en évoquant “des unités différentes suivant les adversaires”.
Donc, lorsqu’une fluidité éclate, qu’un cinq “small” est aligné pour un run de six ou sept minutes, ne soyez pas surpris de voir Green au poste le plus bas. Pas toujours parce que c’est optimal : mais parce que c’est stratégique.
Le message à envoyer
Pour Green, ce changement est aussi un message personnel : « Je ne suis pas fini. » Il pourrait même être l’un des atouts les plus sur-stimulés de ce roster. Il ne cherche plus seulement à dominer physiquement, mais à maximiser l’effet-levier qu’il provoque. Par un screen bien placé, une passe imprévisible, une prise de rebond contestée, ou un hurlement dans un vestiaire.
Il ne s’agit plus de reprendre le pouvoir comme “ce machin de 2015”, mais de réinventer la version 2.0 de ce gars-là, plus mature, et surtout, toujours prêt à tout sacrifier pour la cause. Le voici, prêt à redevenir pivot si besoin, prêt à jouer l’ombre la plus utile, et surtout prêt à “choisir le bon moment”.
Pourquoi ça peut changer la donne
Quand Horford prend place au centre, Green récupère de l’énergie pour mener l’attaque de la défense.
Quand l’adversaire tente d’imposer des bigs physiques, Green peut glisser dedans et montrer que l’intelligence et la mobilité valent aussi. Sur les séries, quand chaque changement de vitesse est crucial, c’est ce type polyvalent qui fait parfois la différence.
Attention cependant
Ce rôle “couteau suisse” n’est pas sans risque. Vieillissement, blessures, usure mentale : la marge d’erreur est plus fine que jamais. Et si Green doit replonger régulièrement au pivot “classique”, il faudra accepter qu’il prenne quelques coups à l’intérieur. Mais ce risque vaut l’enjeu : les Warriors ne veulent pas seulement “faire joli”, ils visent un titre.
En résumé : Draymond Green n’est pas en train de redevenir un pivot comme par magie. Il est en train de monter un mode “au besoin je prends la place”, mais plus intelligemment. Il pourrait très bien être le couteau suisse indispensable de l’équipe. Et quand la situation l’exige, quand la série tape fort, ce sera peut-être le guerrier que l’on verra dans la peinture, prêt à “prendre les coups pour que les autres puissent marquer”.
Le signal est clair : Green est prêt à endosser tout rôle, pourvu que ce soit pour gagner. Et à 35 ans, peu le font avec une telle conviction.
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