Quand les Clippers ont laissé filer Chris Paul : la rupture qui a tout fissuré
Il y a des séparations qui ressemblent à des portes qui claquent. D’autres à un verre qui tombe, se brise, et laisse une tache tenace au milieu du salon. La fin entre Chris Paul (CP3) et les Clippers, c’était les deux à la fois. Une explosion sonore, suivie d’un silence gêné que personne n’a jamais vraiment su nettoyer.
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L’ère Lob City, ou comment toucher le ciel sans jamais l’attraper
Replongeons un instant dans la carte postale. Los Angeles version Clippers, début des années 2010, c’était l’équipe que tout le monde voulait voir. Pas forcément celle qu’on imaginait championne, mais celle qui faisait lever le canapé. CP3 en chef d’orchestre, Blake Griffin en trampoline humain, DeAndre Jordan en finisseur vertical, et Doc Rivers en directeur artistique d’un spectacle qui tournait presque tout seul.
Sauf qu’un highlight ne gagne pas une série. Et année après année, au moment où la NBA ralentit, resserre, respire moins, les Clippers se sont mis à chercher leur air. Blessures, effondrements mentaux, démons internes. L’équipe avançait comme un groupe qui joue fort, mais jamais au même rythme.
Le vernis craque
Chris Paul, lui, voyait tout. Il voyait les angles morts, les manques, les ballons mal gérés. Il voyait aussi les frustrations silencieuses, les regards en coin, l’alchimie qui commençait à sentir le brûlé. Et quand un meneur voit trop, il finit par sentir qu’il ne changera plus rien.
Les Clippers, de leur côté, ont longtemps vécu dans l’illusion confortable que le temps allait arranger les choses. Qu’avec trois All-Stars et un coach réputé, la formule finirait par prendre. Ils ont attendu, attendu encore, puis laissé la situation leur exploser au visage.
La rupture, brutale et inévitable
Personne n’a été surpris quand CP3 a plié bagage. Pas vraiment. Mais la manière, elle, a laissé un arrière-goût amer. L’impression d’une organisation qui s’était endormie sur son propre storytelling, persuadée que le simple fait d’être fun suffisait à garder l’un des plus grands meneurs de l’histoire.
La sortie de Chris Paul a été un signal d’alarme. Une sirène stridente. Le type qui a redonné une identité à la franchise, qui a transformé un punchline de fin de soirée en vrai programme de saison, n’avait plus envie de porter le projet. Et quand un leader de ce calibre ferme la porte, c’est qu’on l’a laissé pousser trop longtemps tout seul.
Nobody:
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— Ricky Chu (@RikDaddy) December 3, 2025
Après l’orage, la désillusion
Sans Chris Paul, les Clippers sont entrés dans un entre-deux étrange. Trop talentueux pour s’effondrer, trop meurtris pour prétendre à plus haut. Un équipe qui a dû se réinventer en réalisant qu’elle avait laissé passer sa fenêtre d’or, celle où le destin tend la main mais où il faut savoir la serrer avec conviction.
Aujourd’hui encore, la coupure avec CP3 reste un point de bascule. Un moment où la franchise a dû regarder en face la différence entre showtime et greatness. Entre plaire et gagner. Entre espérer et construire.
Ce qu’il reste du passage de CP3 aux Clippers
Du drame, de la beauté, des regrets. Une histoire fascinante, qui aurait pu s’inscrire au panthéon si deux ou trois dominos avaient basculé autrement. Mais surtout, un souvenir : celui d’un joueur plus grand que le contexte, plus exigeant que le décor, et qui a porté Los Angeles comme aucun meneur ne l’avait fait avant lui dans les couleurs rouge et bleu.
La rupture a été horrible, oui. Mais parfois, il faut une cassure pour comprendre la valeur de ce qu’on avait entre les mains.
Et Chris Paul, c’était bien plus qu’un simple meneur. C’était le tempo, l’âme, l’ADN d’une équipe qui a appris un peu trop tard que le talent n’a jamais suffi à construire une dynastie.
On espère que CP3 ne vivra pas trop mal cette rutpure. Les Clippers n’arrangent pas leur cas : franchise de m.rde… !

Crédit photo : Photo par CHRISTIAN PETERSEN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP


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