Stephen Curry, la nuit où San Antonio a failli éteindre la lumière
Il y a des matchs qui n’ont rien d’un simple rendez-vous NBA. Des soirées où tout se resserre, où chaque respiration s’alourdit, où l’on sent que la marge d’erreur fond comme un glaçon posé sur une plaque brûlante.
Les Golden State Warriors de Stephen Curry VS les San Antonio Spurs de Victor Wembanyama, dans un stade bruyant comme aux grandes heures… et Stephen Curry qui flotte dans une dimension que seuls les vrais magiciens connaissent. Résultat final 109-108. Un point d’écart. Un cheveux. Un battement de cil.
Et au milieu de ce chaos, 49 points. Quarante-neuf. Un total qui dit tout, sauf la manière. Parce que cette nuit, Curry n’a pas scoré comme il respire. Il a scoré comme on survit.
Stephen Curry joins Michael Jordan as the only two players over the age of 37 to record 45+ points in back-to-back games 👏 pic.twitter.com/mkUcvJ8A3i
— Golden State Warriors (@warriors) November 15, 2025
Un début de match en trompe-l’œil
On a d’abord cru à une soirée tranquille. Le genre de match où Curry dégaine proprement, où Golden State déroule son petit jazz collectif. Puis les Spurs ont commencé à serrer les vis. Doucement, méthodiquement, façon boa qui enroule la proie sans jamais brusquer le mouvement.
San Antonio, ce n’est pas toujours spectaculaire, mais c’est froid, clinique, impitoyable. Et voilà qu’en un clin d’œil, l’écart s’est rétréci, puis inversé. Oracle s’est tu. Oui, ça arrive.
Et c’est là que Curry a senti le parfum du danger. Celui qui réveille son regard de tueur poli.
La montée en température
Les tirs compliqués sont devenus des tirs normaux. Les tirs improbables sont devenus des tirs possibles. Et les tirs « mais enfin Stephen, tu fais quoi » sont devenus des daggers qui font basculer des destins.
Un floater dans la peinture bondée. Un step-back depuis la planète Neptune. Un lay-up avec trois bras texans qui lui descendent sur les épaules.
Tout y est passé. San Antonio défendait bien, parfois magnifiquement. Mais rien n’y faisait. Stephen Curry portait l’attaque, les espoirs et les nerfs d’une franchise entière.
La fin de match qui arrête les respirations
Dernière minute. Score serré comme jamais. On entendait presque les dents grincer dans les tribunes. Les Spurs avaient la main, la discipline, la patience. Golden State n’avait qu’une réponse possible: donner la balle au numéro 30 et prier très fort.
Un tir qui tourne trois fois sur l’arceau avant de rentrer. Un autre qui fuse en sortie d’écran pourtant mal négociée. Et cette dernière action, tendue comme un fil de funambule. Un dribble. Deux. Step-back. Filet. Oracle explose.
109-108. Le genre de score qui raconte un combat, pas un match. San Antonio aurait pu repartir avec la victoire. À un point près. Une possession près. Une inspiration près.
Curry, encore au carrefour du génie et du chaos
Cette nuit, le match du meilleur shooteur de l’histoire ne ressemblait pas à une partition parfaite. On a vu de l’imprécision, des choix risqués, du jeu qui flirte parfois avec la rupture. Mais c’est précisément là que Curry devient colossal.
Dans l’adversité. Dans les virages accidentés. Dans ces moments où chaque dribble est un pari.
Il finit avec 49 points, mais surtout avec l’empreinte d’un leader qui refuse le scénario écrit par les autres. Un type qui transforme les matchs piégés en légendes gravées au burin.
Si l’on devait résumer cette nuit?
Curry a encore réussi un tour que personne d’autre ne sait faire: survivre dans le chaos, et y faire de l’art.
Crédit photo : Photo par RONALD CORTES / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
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