La quête de Deni Avdija
Dans un coin du vestiaire, le regard fixe et les écouteurs vissés aux oreilles, Deni Avdija peaufine son tir mental. Ce n’est pas la NBA, pas les paillettes de Washington ni les back-to-back face aux Warriors. C’est l’EuroBasket. C’est autre chose. C’est le cœur. La patrie. Le bleu et blanc d’Israël. Et à quelques semaines du coup d’envoi, le jeune ailier affiche une certitude : il n’a jamais été aussi prêt.
Un attachement viscéral au maillot
“Jouer pour son pays, c’est un truc qui dépasse tout le reste.” Les mots claquent, simples, mais chargés. Pour Deni, chaque sélection est un privilège. L’Euro 2022 lui a laissé un goût d’inachevé malgré des stats honnêtes : 14.6 points, 8.2 rebonds, 4.6 passes, 1.2 contre. Trois ans plus tard, il revient avec un autre statut, une autre aura. Surtout, avec une forme olympique : depuis mars, il tourne à 24.9 points, 10.6 rebonds et 5.5 passes. Pas juste un bon run. Une explosion.
Autour de lui, c’est la même génération dorée qu’il avait connue en jeunes. Des potes, des frères d’armes. Et un objectif commun : faire mieux qu’en 2022. Beaucoup mieux.
Le groupe de la mort ? Parfait
On a rarement vu un premier tour aussi dense. La France, la Slovénie de Doncic, la Pologne portée par son public, la Belgique solide, l’Islande imprévisible. Un vrai champ de mines. Mais Avdija n’est pas du genre à reculer. “J’ai toujours visé le sommet”, lance-t-il, regard franc. Il le dit sans fanfaronner. Juste comme une évidence. À 24 ans, il incarne cette nouvelle génération de leaders décomplexés, ceux qui veulent gagner maintenant, pas dans cinq ans.
Son équipe ne sera pas favorite, c’est entendu. Mais elle a du talent. De l’envie. Et un staff technique qui connaît la recette.
De cible à catalyseur
Depuis que ses performances aux États-Unis ont explosé les radars, Avdija sait qu’il sera surveillé comme le lait sur le feu. Défenses serrées, pièges à répétition, prises à deux dès la remise en jeu… “Je sais ce qui m’attend”, glisse-t-il, sourire en coin. Pas de panique dans la voix. Pas d’arrogance non plus. Juste de la lucidité.
“Je suis un joueur comme un autre. Mon boulot, c’est de rendre les gars autour de moi meilleurs.” Un discours de NBAer qui a compris que le succès en sélection passe d’abord par le collectif. Et si ça implique de marquer moins, tant mieux. L’important, c’est de sortir du groupe D. Et pour ça, il faudra terminer dans les quatre premiers. La mission est claire.
Un parcours qui inspire
Deni Avdija, c’est bien plus qu’un joueur de basket. C’est un symbole pour tout un pays. Un môme de Tel-Aviv devenu pro avant la majorité, drafté en NBA, puis revenu chaque été pour défendre les couleurs de la sélection sans jamais jouer les stars. Il est cette passerelle entre deux mondes, entre la grande scène américaine et l’intensité unique des joutes européennes.
À l’approche de l’EuroBasket 2025, les projecteurs seront braqués sur lui. Pas pour ses highlights. Pour son impact. Sa capacité à mener. À inspirer. Et peut-être, à écrire l’un des chapitres les plus marquants du basket israélien moderne.
Crédit photo : David Jensen/Getty Images
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