Derik Queen, le pivot qui pense comme un meneur
Dans la chaleur sèche de Las Vegas, où la Summer League donne chaque été un avant-goût de l’avenir, un pivot un peu hors gabarit dicte le rythme du jeu. Pas en dunkant. Pas en sprintant. En pensant.
Derik Queen n’est pas le plus explosif. Ni le plus fit. Mais il voit ce que les autres ne voient pas. Et c’est peut-être pour ça que la NBA l’observe avec autant de curiosité.
Un premier pas dans la lumière, sans fard
Ses débuts avec les Pelicans ont été… déconcertants. Brillants par instants, brouillons par séquences. Il y a eu des pertes de balle évitables, des erreurs de lecture. Mais il y a eu aussi cette passe, venue de nulle part, entre deux défenseurs, qui atterrit dans les mains d’Hunter Dickinson pour un panier facile. Le genre de passe qu’on ne voit que chez un Jokic. Ou chez un joueur qui se rêve en Jokic.
Et justement, Derik Queen n’a jamais caché ses influences. “J’essaie de jouer à ma manière… mais oui, Jokic, c’est clairement une inspiration.” Le modèle n’est pas nouveau. La comparaison, elle, est audacieuse. Mais il y a chez Queen cette même volonté de ralentir le jeu. De faire respirer une possession. De jouer en pensant, pas en forçant.
Un corps atypique, un jeu déroutant
Queen ne rentre pas dans le moule du pivot NBA moderne. Il n’est pas un rim-runner. Il ne protège pas encore le cercle avec autorité. Mais donne-lui la balle à l’aile, et quelque chose se passe. Il scrute, il feinte, il attire, il distribue. Il joue comme si le ballon lui brûlait lentement les mains, mais que ça ne le gênait pas.
Ce style, à mi-chemin entre le poste 5 et le poste 1, intrigue. Il agace parfois aussi. Il a une gestuelle lourde, presque désinvolte. Et pourtant, chaque geste est pensé.
La Nouvelle-Orléans, terre d’opportunités
À NOLA, on a vu défiler les promesses inabouties. Zion Williamson devait être l’avenir. Mais l’avenir n’a jamais duré plus de 29 matchs. Alors, les Pelicans regardent Derik Queen avec prudence, mais avec un intérêt certain. Ce garçon peut devenir une pièce centrale. Ou pas. Mais il voit le jeu à un niveau que peu de rookies maîtrisent.
Et ça, Willie Green le sait.
Un joueur cérébral dans une ligue athlétique
Derik Queen le sait aussi : son jeu n’est pas taillé pour les highlights TikTok. Il ne bondit pas au plafond. Il ne tourne pas à 30 points. Mais il rend ses coéquipiers meilleurs. Et dans une ligue qui valorise de plus en plus la lecture et l’altruisme – Jokic, Doncic, Sabonis – il n’est plus si marginal.
Le temps joue pour lui
Il n’a que 20 ans. Il aura le temps de sculpter son corps. D’apprendre à défendre sans faute. D’accélérer quand il faut. Mais il a déjà ce qu’on ne peut pas enseigner : le calme, la vision, le sens du rythme. Et s’il continue à progresser, les Pelicans pourraient bien tenir là un diamant brut, taillé pour jouer à contre-courant.
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