Il y a des soirs où tout semble suspendu. Le chrono, le souffle, le vacarme d’une salle entière. Et puis il y a ce moment où Giannis Antetokounmpo, ballon en main, choisit de tout faire taire d’un seul geste. Un dribble, un pas, une élévation, un tir à mi-distance. Filet. Buzzer. Silence. Puis l’explosion et les Bucks arrachent la victoire 117-115 sur le parquet des Pacers, et Indianapolis peut ranger ses rêves de hold-up.
GIANNIS ANTETOKOUNMPO KNOCKS DOWN THE FADEAWAY FOR THE GAME-WINNING @TISSOT BUZZER-BEATER
Everyone Gets 24 pic.twitter.com/whlDHen5zt
— NBA (@NBA) November 4, 2025
Le monstre Giannis et le moment
33 points, 13 rebonds, 5 passes. Giannis a livré un de ces matchs à la Giannis : puissant, constant, sans fioritures. 14 tirs réussis sur 21, une domination tranquille, presque inévitable. Et cette dernière possession qui, une fois encore, rappelle pourquoi il reste l’un des visages les plus implacables de la NBA moderne.
« C’est de l’instinct […] Ce n’est pas grave si tu rates mais si tu ne prends même pas le shoot, ça c’est grave », lâchera-t-il plus tard, sourire discret. Simple. Comme si claquer un buzzer-beater à 17 pieds pour étouffer tout un State Farm Fieldhouse relevait de la routine.

Milwaukee signe ainsi sa troisième victoire en quatre matchs et prend une courte revanche sur une équipe d’Indiana qui, depuis deux ans, lui joue des tours dignes d’une série Netflix.
Turner, le retour sous les huées
Mais la vraie tension de la soirée, elle, n’était pas dans le score. Elle était dans l’air, dès le warm-up. Parce que Myles Turner, pilier historique des Pacers, portait cette fois le vert des Bucks. Et la salle n’a pas oublié.
Dès la vidéo hommage diffusée avant l’entre-deux, les sifflets ont plu. Bruyants, amers, presque nostalgiques. Turner a encaissé, impassible, comme il sait le faire. Neuf points, sept rebonds, cinq contres : une prestation discrète qui caractérise bien son début de saison à Milwaulkee.
Son seul éclat ? Ce petit hook à deux minutes de la fin, qui redonnait l’avantage à Milwaukee avant le final qu’on connaît. Ironie du sort : c’est lui qui avait rouvert la porte, et c’est Giannis qui l’a définitivement claquée.
Indiana, le cœur et les regrets
Pascal Siakam a fait tout ce qu’il a pu : 32 points, 8 passes, une activité constante. À ses côtés, Isaiah Jackson a brillé comme rarement, 21 points et 10 rebonds, son meilleur match depuis près de trois ans. Les Pacers ont même recollé après avoir compté 11 points de retard à six minutes du terme.
Aaron Nesmith pensait même avoir forcé la prolongation avec un drive héroïque à 14 secondes du buzzer. Le public y croyait, le banc explosait. Mais face à Giannis, 14 secondes, c’est une éternité. Une isolation, un tempo maîtrisé, puis ce tir qui tombe du ciel. 117-115. Rideau.
La saveur d’un rival retrouvé
Indiana avait éliminé Milwaukee deux années de suite au premier tour. Ce match n’avait rien d’un simple affrontement de début de saison : il sentait la revanche, la tension, les souvenirs de série. Et les Bucks ont répondu comme une équipe vexée.
Kyle Kuzma a ajouté 15 points précieux, Cole Anthony a joué juste, sans forcer pour inscrire 11 pts en sortie de banc. Collectivement, Milwaukee a fait ce que les grandes équipes font : tenir bon quand ça tremble.
L’histoire continue entre ces deux franchises, plus proches du duel fraternel que de la simple opposition de division. Prochaine manche, bientôt. Mais d’ici là, une image restera : celle de Giannis, calme, le poing levé, tandis que la salle d’Indianapolis se fige.
Crédit : Photo par DYLAN BUELL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP



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