NBA : Giannis touché au pli de l’aine inquiète les Bucks

Le genre de silence qui tombe sur une salle NBA quand une superstar se plie de douleur. Lundi soir à Cleveland, il a suffi d’un geste de Giannis, d’un départ vers le vestiaire à trois minutes de la pause, pour que les Bucks comprennent que la soirée allait prendre un tournant moins lumineux. Antetokounmpo, leur moteur, leur boussole, leur assurance tout risque, a quitté le parquet en grimaçant. Verdict provisoire du staff médical: tension au pli de l’aine gauche. Et un avenir immédiat qui flotte dans l’incertitude.

Giannis left the game after injuring his groin on this play

Bucks say it’s a left groin strain and he’s done for the night pic.twitter.com/kZDTHaE2T5

— ProphetX Hoops (@ProphetXHoops) November 18, 2025

Milwaukee s’est incliné 118 à 106 face aux Cavaliers, mais le score est presque anecdotique. Ce qui occupe tous les esprits, c’est l’état de Giannis. Doc Rivers, posé devant les micros après la rencontre, avait le regard de ceux qui préfèrent ne pas en dire trop pour ne pas s’inquiéter davantage.

Un malaise qui couvait déjà pour Giannis

Le Greek Freak avait pourtant démarré fort. Quatorze points, cinq rebonds, quatre passes, le tout en treize minutes. Rien d’extraordinaire pour lui, mais largement de quoi mettre Milwaukee dans le rythme. Puis cette faute, ce geste inhabituel, et la main qui glisse vers le bas-ventre. Dans la seconde, Giannis file vers le vestiaire sans un mot. Plus de retour.

Rivers, lui, avait remarqué quelque chose dès le premier quart-temps.
« Il a attrapé son aine, je lui ai demandé direct. Il m’a dit que ça allait. Il l’a refait une deuxième fois. Même réponse. La troisième, c’était la bonne, ou plutôt la mauvaise« , a résumé le coach.

Dans la bouche d’un entraîneur aguerri, ce type de phrase sonne comme un constat sans fard: la blessure n’a pas surgi de nulle part. Elle couvait. Et malgré la façade de fer du double MVP, le corps a parlé plus fort que l’orgueil.

Un corps qui encaisse, une équipe qui tremble

Depuis le début de saison, Giannis marche sur l’eau. Trente et un points de moyenne, quatre petits joueurs qui scorent plus que lui dans toute la ligue, un impact toujours aussi monstrueux. Mais son nom apparaissait déjà sur le rapport des blessures, mentionnant une tendinopathie rotulienne au genou gauche. Rien d’alarmant à première vue, mais assez pour rappeler que Giannis n’est pas en acier trempé.

Les Bucks, eux, naviguent à vue. Après un départ en 4-1, ils ont glissé, perdu six de leurs dix derniers matchs, enchaîné un rythme infernal avec quatre rencontres en six jours. Fatigue, manque de continuité, doutes défensifs, nouveau système sous Rivers. Et maintenant, la menace de devoir jouer sans leur franchise player pendant une durée encore inconnue.

Doc Rivers, entre réalisme et recherche d’espoir

« On ne saura rien avant demain. Ça n’avait pas l’air bon, je peux vous le dire« , a lâché Doc. Pas de panique, pas de cris. Juste ce calme inquiet des coachs qui savent que la suite dépend d’une machine à imagerie médicale.

Milwaukee a deux jours pour souffler avant de défier Philadelphie. Deux jours pour espérer un miracle, ou au moins une absence courte. Deux jours pour envisager ce que Rivers appelle un potentiel « silver lining », cette petite lueur dissimulée au milieu des mauvaises nouvelles.

« On va devoir trouver quelqu’un, ou quelque chose à jouer, qui nous servira plus tard », a-t-il dit. Traduction: il va falloir bricoler. Réinventer. S’accrocher.

Une course contre le temps

Les Bucks connaissent le poids de Giannis. Sans lui, ce n’est plus la même équipe, plus la même dimension, plus le même danger. Et dans une Conférence Est où chaque faux pas peut coûter cher, la moindre absence transforme la route en col montagneux.