Clap de fin pour John Wall
John Wall a raccroché. À l’approche de ses 35 ans, l’ancien numéro 1 de la Draft a officialisé sa retraite, mettant fin à un rêve qui s’était déjà fissuré depuis longtemps : celui de retrouver une place en NBA. L’annonce, faite dans une vidéo sobre et émotive, résonne comme l’épilogue d’une carrière à la fois brillante et inachevée.
L’éclair qui a illuminé Washington
Drafté en 2010, Wall débarque dans une capitale en manque de frissons. Très vite, il devient la lumière dans une franchise moribonde. Sa vitesse supersonique, son handle fluide et sa capacité à distribuer le jeu en faisaient un cauchemar pour les défenses. Avec lui, les Wizards retrouvent une identité, une énergie. Et Washington vibrait enfin au rythme de son meneur star.
Le sommet, tout le monde s’en souvient : saison 2016-2017. John Wall est au sommet de son art, 23,7 points de moyenne, des crossovers assassins, une aura de patron. Il emmène son équipe jusqu’en demi-finale de conférence face aux Celtics. Le Game 6 au Verizon Center reste une image culte : Wall, poing levé, qui hurle à la foule après son trois-points salvateur. C’était son moment. Celui où on se disait que l’avenir appartenait à John Wall.

Le corps a dit stop
Mais la NBA est cruelle. Après ces années fastes, le corps de Wall commence à le trahir. D’abord le talon, puis ce tendon d’Achille rompu lors d’un banal accident domestique. Comme si le destin avait décidé de lui couper les jambes. Entre 2019 et 2023, il ne joue que 74 matchs. Trop peu pour retrouver son niveau, trop pour ne pas souffrir de la comparaison avec ce qu’il aurait pu être.
Et au-delà des blessures, la vie lui assène d’autres coups. Le décès de sa mère, puis de sa grand-mère, plongent Wall dans une spirale sombre. Lui qui avait toujours joué avec le cœur brisé, il doit soudain lutter pour simplement tenir debout. Dans une rare confession, il avoue avoir pensé à mettre fin à ses jours. Derrière le sourire et le show, il y avait une douleur sourde.
Un dernier rêve envolé
Jusqu’au bout, Wall a gardé l’espoir. Celui de rejouer une ultime saison, d’offrir à ses fans un dernier baroud d’honneur. Quitter le parquet à sa manière, pas sur une table d’opération ou un banc de touche. Ce rêve ne verra jamais le jour. La NBA avance vite, trop vite. Et John Wall appartient désormais au passé.
L’héritage d’un meneur à part
Alors que reste-t-il de John Wall ? Un meneur explosif, quintuple All-Star, capable de dicter le tempo et de trouver ses coéquipiers comme peu d’autres. 18,7 points et 8,9 passes de moyenne en carrière. Des highlights à foison, des crossovers qui faisaient lever les foules, un style électrique qui a marqué son époque.
Mais aussi une carrière abîmée par les blessures, une trajectoire brisée qui rappelle celle de Derrick Rose. Comme lui, Wall symbolise cette génération de meneurs aux jambes de feu, capables de changer un match par leur vitesse. Comme lui, il restera dans les mémoires comme un talent immense que la NBA n’a pas pu voir durer à son sommet.
En partant, John Wall laisse une trace paradoxale : pas assez longue pour inscrire son nom au panthéon, mais trop marquante pour être oubliée. Washington n’aura peut-être jamais connu un autre joueur aussi explosif, aussi spectaculaire, aussi viscéralement attaché à sa ville.
Et même si son rêve de revenir s’éteint, une vérité demeure : à son apogée, John Wall était inarrêtable. Et ça, personne ne pourra jamais l’effacer.
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