Retour de Kuminga chez les Warriors : un contrat stratégique
22h31 à San Francisco, la nouvelle tombe : Jonathan Kuminga reste un Warrior. Fin du suspense, fin des rumeurs, mais pas la fin des calculs. Car si Golden State et l’ailier congolais ont trouvé un terrain d’entente, ce contrat est tout sauf anodin. Deux ans, 48,5 millions de dollars, une option d’équipe, une clause de 15% en cas de transfert. Un deal calibré au millimètre, pensé autant pour le présent que pour le futur.
Un bras de fer qui a duré tout l’été
Depuis le coup d’envoi de la free agency, Kuminga était au cœur d’un feuilleton aux allures de poker menteur. Agent libre restreint, il pouvait accepter son offre qualificative de 8 millions et filer vers l’agent libre sans restriction en 2026. Mais ça, les Warriors ne pouvaient pas se le permettre.
Les négos ont traîné, se sont tendues, parfois bloquées. L’ailier et son agent voulaient une option joueur, Golden State a tenu bon avec une option d’équipe. Entre-temps, l’offre a gonflé de 8 millions en quelques jours, preuve que les deux camps jouaient serré. Résultat : un compromis qui ressemble à un deal de business school. Kuminga touche son jackpot immédiat — près de 15 millions de plus que l’offre qualificative — mais perd le contrôle absolu sur son destin.
Golden State, toujours l’équilibriste
Pour les Warriors, l’opération est double. Oui, ils gardent un jeune ailier qui a déjà montré des éclats impressionnants, capable de dynamiter une défense sur un dunk ou de se muer en stoppeur physique. Mais ils se donnent surtout une marge de manœuvre. Avec ce contrat, ils peuvent tester une nouvelle saison de Kuminga, voir si le mariage tient encore ou, si besoin, explorer le marché dès janvier quand il sera transférable.
Et dans un contexte où Golden State jongle avec les limites du salary cap et la luxury tax, chaque dollar compte. L’option d’équipe et la clause en cas de trade ne sont pas de simples lignes de contrat : ce sont des outils pour garder une flexibilité vitale.
Kuminga, entre preuve et survie
Il faut aussi parler du terrain. Car Kuminga, c’est un paradoxe. L’an passé, il a débuté 46 des 74 matchs, preuve de la confiance initiale de Steve Kerr. Mais après les ajustements, les arrivées, les rotations chamboulées, son rôle s’est effrité. En 2024/25, seulement 10 titularisations, des minutes irrégulières, et des playoffs où il a parfois disparu des radars. Ses stats ? 15,3 points, 4,6 rebonds, 2,2 passes. Correct, mais pas suffisant pour s’imposer comme un intouchable.
Le message est clair : cette saison, Kuminga doit prouver. Prouver qu’il peut tenir un rôle stable. Prouver qu’il est plus qu’un joueur explosif par séquences. Prouver qu’il mérite d’être un pilier, pas une pièce échangeable.
Une histoire encore ouverte
Alors, est-ce un vrai retour ou une simple étape avant le départ ? Les Suns et les Kings avaient déjà tenté leur chance cet été. D’autres équipes suivront le dossier de près. Car Kuminga a le profil type du jeune talent sous-valorisé : assez fort pour intriguer, pas assez constant pour convaincre totalement son équipe actuelle.
Ce deal à deux ans ressemble donc à une période d’essai XXL. Pour Golden State, c’est la possibilité de maximiser un asset. Pour Kuminga, c’est une saison pour montrer qu’il n’est pas juste un joueur athlétique perdu dans un effectif vieillissant, mais bien un potentiel All-Star qui mérite d’être construit autour.
La balle est dans son camp. Et cette fois, plus d’excuses.
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