Les Cavaliers et le flou Darius Garland
À Cleveland, tout est calme en surface. Trop calme, presque. Les Cavaliers continuent de repousser les coups de fil quand le nom de Darius Garland surgit dans les discussions de trade. Officiellement, rien ne bouge. Officieusement, la ligue écoute, observe, attend la moindre fissure. Et certaines franchises sont déjà prêtes à s’y engouffrer.
Sacramento fait partie de celles-là. Les Kings cherchent depuis des mois un vrai chef d’orchestre pour stabiliser leur projet. Minnesota aussi, en quête d’un meneur capable de tenir les clés du camion. Deux équipes à l’affût, deux équipes conscientes aussi d’une réalité moins glamour : il sera très difficile de monter une offre qui fasse réellement vaciller Cleveland. Entre contraintes fiscales et effectifs déjà figés, le champ des possibles reste étroit.
Garland, le meneur le plus « safe » du marché
Dans les cercles NBA, une idée revient avec insistance. Garland n’est peut-être pas malheureux à Cleveland, mais il pourrait aspirer à plus. Plus de ballons, plus de responsabilités, plus qu’un rôle parfois réduit au troisième violon derrière Donovan Mitchell et Evan Mobley. Une perception, pas une déclaration. Mais elle nourrit les conversations.
Pour plusieurs dirigeants rivaux, Garland représente même le profil le plus rassurant parmi les meneurs de haut niveau évoqués dans les rumeurs pour la saison 2025-26. Un All-Star, encore jeune, déjà prouvé, sans l’aura d’un pari risqué. « C’est l’option la plus sûre pour une équipe qui veut upgrader son poste de meneur », confie une source de la ligue. Traduction : si une porte s’ouvre, beaucoup se presseront pour passer.
Un retour semé d’embûches
La saison de Garland, elle, a commencé sur des béquilles. Littéralement. Opéré du gros orteil durant l’intersaison, le meneur de 25 ans a manqué les sept premiers matchs avant de rechuter peu après son retour. Cinq matchs de plus sur le carreau, puis un comeback hésitant, sans rythme, sans explosion. L’ombre du Garland qu’on connaissait.
Il y a encore quelques jours, son jeu trahissait une gêne persistante. Des appuis moins francs, une agressivité contenue. Puis, samedi dernier, sans Donovan Mitchell cloué au lit, Garland a sorti la performance qu’on attendait. 35 points, 14 tirs réussis sur 27, huit passes. Malgré la défaite, le message était clair : le moteur redémarre.
« Je retrouve la santé », a-t-il soufflé après la rencontre. « C’est surtout mental. Se convaincre que je peux refaire ce que je sais faire. Ces derniers matchs, ça revient. Et ce soir, ça s’est vu. »
Des signaux positifs, mais pas de précipitation
Confirmation deux jours plus tard face à Charlotte. Avec Mitchell de retour, Garland a été chirurgical. 27 points, 10 passes, cinq rebonds, deux interceptions, le tout en seulement 30 minutes. Le genre de ligne de stats qui rappelle pourquoi Cleveland n’est pas pressé de le brader.
Du côté des insiders locaux, le scepticisme domine. Pour Chris Fedor, un trade avant la deadline du 5 février reste hautement improbable. Cleveland valorise Garland bien plus que le reste de la ligue, et les offres potentielles risqueraient de ne pas refléter son vrai plafond, surtout après un début de saison perturbé par les blessures.
À Cleveland, on joue la montre. Garland retrouve ses sensations, les rumeurs continuent de bruisser, et la NBA garde un œil attentif. Rien n’est imminent. Mais dans cette ligue, l’immobilité n’est souvent qu’une illusion.



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