Kevin Love : Salt Lake City, simple escale ou dernier pari ?
Il est arrivé dans le froid de l’Utah comme une vieille âme dans un monde qui n’est plus tout à fait le sien. Kevin Love, 37 ans au compteur, cinq sélections au All-Star Game, une bague glorieuse à Cleveland, et aujourd’hui… un maillot du Jazz sur le dos. Et pourtant, personne n’y croit vraiment. Ni lui, ni la franchise, ni même ceux qui l’ont vu débarquer, valise à la main et regard dans le vide.
Le transfert depuis Miami, aussi inattendu que discret, ressemblait davantage à un mouvement de coulisses qu’à un vrai choix sportif. Et à peine arrivé, Love regarde déjà la porte de sortie.
Le Jazz, un stop-and-go de luxe
Il n’a jamais dit qu’il voulait rester. Il n’a jamais dit qu’il voulait partir non plus. Mais dans ses gestes, dans son langage corporel, dans cette manière d’être là sans y être, tout laisse penser que Kevin Love vit ce passage à Salt Lake comme une pause, pas un projet.
Les bruits de couloir sont clairs : Love chercherait déjà un buyout. Une clause de sortie propre, élégante, sans esclandre. Histoire de ne pas plomber le vestiaire, mais surtout de ne pas s’enliser dans une reconstruction à laquelle il n’a ni l’énergie, ni l’envie de prendre part. Ses stats parlent d’elles-mêmes : 5.3 points, 4.1 rebonds, en chute libre depuis son départ de Miami. Un rôle de mentor ? Peut-être. Mais pas ici. Pas maintenant.
Hollywood dans le viseur ?
Un retour aux sources, ce serait plus dans son ADN. Love est californien. Il a brillé à UCLA. Il connaît les lumières de L.A. Et LeBron, l’ami, l’ex-frère d’armes de Cleveland, est encore là. Les Lakers n’ont jamais craché sur les vétérans avec un minimum de shoot et un CV en or. Une « dernière danse » aux côtés du King ? On ne l’exclut pas.
New York est aussi murmuré. Un banc du Madison Square Garden, l’odeur du parquet mythique, le glamour en bonus… À ce stade, Kevin Love veut juste finir au bon endroit. Là où le basket compte encore, mais où le prestige compte autant.
Le feu intérieur ne s’est pas éteint
Ce n’est pas fini. Pas encore. Love ne parle pas retraite, pas même à demi-mot. Il a dit vouloir jouer 20 saisons. Il en est à 17. Ce n’est pas un gars qui lâche. Il traîne ses genoux, certes, mais il traîne aussi une passion intacte, celle d’un joueur qui aime encore le jeu. Il ne veut pas finir dans l’anonymat d’une franchise en travaux. Il veut une dernière histoire à raconter.
Un rôle utile, même en coulisses
Pourtant, son passage à Salt Lake ne sera pas totalement vain. Walker Kessler, Kyle Filipowski, Taylor Hendricks : trois jeunes pousses qui peuvent apprendre à ses côtés. Love, c’est un manuel vivant du basket moderne : stretch four avant l’heure, rebondeur féroce, QI basket au plafond.
Il ne restera peut-être que quelques mois, voire quelques semaines. Mais parfois, un vétéran de ce calibre suffit à planter une graine. À transmettre une culture. Une mentalité. Une exigence.
Kevin Love, entre deux mondes
Aujourd’hui, Kevin Love est suspendu dans le temps. Trop expérimenté pour se fondre dans le Jazz version baby steps. Trop lucide pour forcer un rôle qui ne lui correspond plus. Il cherche son dernier chapitre, celui qui sonne juste, celui qu’on retiendra.
Salt Lake City n’est peut-être qu’un carrefour dans cette fin de carrière. Mais le prochain virage pourrait bien être le bon. Et quand il le trouvera, attendez-vous à voir un Kevin Love déterminé, affûté, prêt à écrire sa propre conclusion. Pas pour revenir au sommet. Juste pour sortir dignement. Comme il l’a toujours fait.
Crédit photo : Ron Chenoy-USA TODAY Sports
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