Les objets de Kobe Bryant et Jerry West s’arrachent aux enchères
Le cuir a cessé de rebondir depuis longtemps, mais certaines légendes continuent de faire vibrer les salles autrement. Pas sur le parquet, mais sous le marteau des enchères. Ces derniers jours, deux noms ont suffi à électriser les collectionneurs : Kobe Bryant et Jerry West. Deux générations, deux mythes, et des maillots transformés en véritables totems d’histoire.
Kobe, éternel objet de culte
On pensait avoir tout vu avec le maillot iconique de son match à 81 points. Mais chaque relique de Kobe Bryant raconte une autre facette du « Black Mamba ». Cette fois, c’est une tunique portée face aux Sonics, un soir de novembre 2006, qui a déclenché la frénésie. Ce soir-là, Staples Center rugissait, Bryant plantait 23 points, et les Lakers s’imposaient 118-112. Une victoire presque banale à l’échelle d’une carrière qui ne l’était pas. Mais ce match ouvrait une saison où Kobe allait martyriser les défenses, finir meilleur scoreur de la NBA (31,6 points de moyenne !) et pointer troisième au classement du MVP.
Ce maillot est loin d’être une simple pièce textile. Kobe l’a aussi porté lors du Media Day 2006, cette journée où l’on fige les sourires et les promesses de saison. Et pour accentuer son unicité, l’objet arbore l’inscription « FIRST 24 » et « 1/1 ». Une pièce unique. Signée de sa main. L’essence même de ce que recherchent les collectionneurs prêts à mettre des fortunes pour s’approprier un fragment d’immortalité.
Jerry West, l’ombre tutélaire des Lakers
Si Kobe incarne la modernité flamboyante des Lakers, Jerry West en est la silhouette éternelle, gravée jusqu’au logo de la ligue. Là aussi, les enchères ont parlé fort. Son maillot porté durant les finales de division Ouest en 1965 et 1966, puis lors des Finals de 1966, a trouvé preneur pour 533 400 dollars.
Le doute plane sur le nombre exact de matchs où cette tunique a foulé le parquet. Peu importe. Pour les fans, toucher un maillot de Jerry West, c’est effleurer une époque où le basket se construisait encore, où les Lakers apprenaient à exister avant même l’ère Showtime. C’est tenir entre ses mains une page originelle de la franchise.
Chaussettes, vestes et reliques
Le reste de la collection West a lui aussi trouvé des amateurs : veste d’échauffement, short, chaussettes usées par la sueur des matchs. Rien n’a atteint le record de 868 000 dollars payé en 2021 pour un maillot de la saison 1969/70, mais chaque objet, même plus modeste, a cette capacité unique à transporter dans le temps. Comme si les fibres du tissu retenaient encore un peu de l’ADN des légendes.
Quand l’histoire devient monnaie
Ce marché, désormais, ne connaît plus de plafond. Les enchères de la NBA sont devenues un terrain de jeu parallèle pour les passionnés fortunés, une arène où l’on se dispute non pas des points mais des reliques. Kobe Bryant reste le Graal absolu, chaque maillot s’arrachant comme si l’on pouvait, en l’acquérant, ralentir un peu le temps et préserver son souvenir. Jerry West rappelle quant à lui que l’histoire des Lakers ne se résume pas aux bannières au plafond du Staples mais aussi aux hommes qui les ont portées jusque-là.
Ces ventes ne sont pas que des transactions. Ce sont des rendez-vous avec la mémoire, des hommages silencieux aux fantômes du parquet. Un maillot, une signature, une couture d’époque : autant de passerelles entre le présent et ce basket qui ne meurt jamais vraiment.
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