Le fils de la légende fait son chemin à Memphis.
L’héritage peut être un fardeau. Ou un moteur. Pour Scotty Pippen Jr., c’est un peu des deux. Porter un nom qui transpire la légende NBA, c’est avancer en équilibre entre attente démesurée et reconnaissance tardive. Mais cette saison, à Memphis, le fils de Scottie (avec un « e » de moins mais un bagage tout aussi dense) est doucement en train de faire sauter les verrous.
Sans faire de bruit. Sans taper du poing. Juste avec du jeu, de l’intelligence, et une progression qui commence à ressembler à une vraie montée en puissance.
Un rôle de backup, un rendement de starter
Sur le papier, ses minutes n’ont rien d’étourdissant. 21 minutes par match, dans l’ombre des titulaires, souvent dans les rotations secondaires. Mais dans ce temps réduit, 9,9 points, 4,4 passes, une gestion propre et une régularité qui ont surpris plus d’un observateur.
Car Memphis n’a pas eu une saison tranquille. Taylor Jenkins viré en fin de parcours malgré 48 victoires. Une sortie prématurée face au Thunder, futur champion. Une année pleine de chaos organisé. Et au milieu de ça, Pippen Jr. qui, match après match, a gagné la confiance de ses coéquipiers… et celle du front office.
Nouvel entraîneur, nouveau départ
Pour 2024-25, les cartes sont redistribuées. Les Grizzlies ont confié le volant à Tuomas Iisalo, tacticien finlandais connu pour son exigence, son système collectif fort, et son amour du mouvement off-ball. Traduction : les joueurs intelligents, altruistes et disciplinés vont avoir de l’espace pour briller.
Et ça tombe bien. Pippen Jr. coche toutes ces cases. Pas le plus explosif, pas le plus flashy, mais une lecture de jeu fine, une capacité à faire briller les autres, et un handle sous contrôle.
Avec un été complet aux côtés d’Iisalo, il ne sera plus juste le back-up propre et discret. Il deviendra un vrai élément moteur du deuxième unit, voire plus si affinités.
Le transfert qui change tout
Il y a eu un mouvement clé cet été à Memphis : Desmond Bane out, Kentavious Caldwell-Pope in. Moins de volume offensif, plus de discipline défensive. Résultat : Pippen Jr. va avoir plus de ballon en main, plus de responsabilité en attaque. Et surtout, il n’aura plus à s’user défensivement sur les meilleurs extérieurs adverses.
Un luxe pour un joueur en pleine construction. Moins de fatigue mentale, plus d’énergie pour attaquer. Il a bossé son tir en sortie de dribble, ses lectures sur pick-and-roll, et son tempo. Rien d’explosif, mais tout en maîtrise.
La porte est ouverte
Avec les départs de Jay Huff et Luke Kennard, c’est aussi une partie du banc qui s’est volatilisée. Et dans ce contexte, les joueurs capables d’assurer un minimum de scoring sans plomber les rotations vont devenir précieux. Très précieux.
Pippen Jr. sait qu’il ne deviendra pas All-Star cette année. Ce n’est pas l’objectif. Mais il peut devenir un pilier du roster, un gars sur qui l’équipe peut compter pour tenir un match quand Morant souffle, stabiliser un run adverse, ou planter un trois points tranquille au buzzer du 3e quart.
Un virage à ne pas rater
La saison qui arrive ressemble à un carrefour pour lui. Pas une pression démesurée, pas un ultimatum. Mais un moment charnière. Celui où on passe de “je prends ce qu’on me donne” à “je vais chercher ce que je mérite”.
Crédit : The Commercial Appeal, Scott Wachter
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