Quand l’Amérique a frappé à sa porte
À une époque où le rêve NBA dévore les espoirs de milliers de basketteurs européens, Sergio Llull a fait un choix à contre-courant. Non pas parce qu’il n’en avait pas les moyens (les Houston Rockets l’ont courtisé pendant presque dix ans) mais parce qu’il savait ce qu’il voulait. L’été 2015 restera comme un tournant : celui où le meneur du Real Madrid a dit non à l’Amérique et oui à sa légende.
Un dîner, James Harden et une décision au bord du précipice
Ce soir-là, Llull était tout proche de basculer. Les Rockets avaient sorti le grand jeu : dîner privé, proposition concrète sur trois saisons, et même un appel surprise de James Harden pour le convaincre. Une superstar de NBA au téléphone pour te dire de venir ? Difficile de ne pas vaciller. D’autant que Llull sortait d’un quadruplé historique avec Madrid : Euroleague, Liga ACB, Coupe du Roi et Supercoupe. Il était au sommet de son art. La NBA le voulait. Et il y a pensé. Vraiment.
Un appel de Florentino Perez, et tout a changé
Mais à Madrid, on ne laisse pas partir une icône aussi facilement. Florentino Perez, président du club, est intervenu. Pas avec un chèque comparable à celui des Rockets (le Real ne joue pas dans la même cour financièrement) mais avec un contrat long terme, un projet de vie, et un message simple : “Tu es l’âme de cette équipe.” Résultat : six années supplémentaires, un salaire revu à la hausse… et une fidélité scellée à jamais.
Une carrière dorée, sans traverser l’Atlantique
Aujourd’hui, à 37 ans, Llull ne regarde pas en arrière. Il regarde son armoire à trophées. Deux nouvelles Euroleagues, neuf titres de champion d’Espagne, des MVP, des paniers au buzzer et des ovations à répétition dans la salle du WiZink Center. Il n’a jamais mis un pied en NBA, mais il a conquis l’Europe. Et surtout, il est resté fidèle à lui-même.

Le choix du cœur, pas des dollars
Llull aurait pu suivre le courant, comme tant d’autres. Il a préféré tracer sa propre route. Pas par peur, ni par confort. Juste parce qu’il aime ce maillot blanc, ce club, cette ville. Et dans un monde où les transferts éclipsent parfois l’attachement, il a rappelé que la loyauté a encore une place dans le sport.
Son choix n’est pas celui de tous. Mais il lui ressemble. Et c’est peut-être pour ça qu’il est devenu une légende.
Crédit photo : Getty Images
Laisser un commentaire