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NBA : Shai Gilgeous-Alexander, le retour fracassant du tir à mi-distance

NBA : Shai Gilgeous-Alexander, le retour fracassant du tir à mi-distance

Shai Gilgeous-Alexander et la révolte du mid-range

Dans un monde où les shoots à trois points pullulent plus vite que des takes sur Twitter, où les analytics dictent la loi et où les big men s’écartent plus qu’ils ne dominent, Shai Gilgeous-Alexander avance à contre-courant. Pas pour provoquer. Pas pour faire du vintage. Juste parce que c’est ce qu’il fait de mieux. Parce qu’à 5–6 mètres du cercle, là où les défenseurs hésitent, où les coachs froncent les sourcils, lui voit un espace. Un terrain vierge. Une zone grise qu’il colore à coups de pull-ups chirurgicalement létaux.

Oubliez les dogmes. Oubliez le “lay-up ou trois points”. SGA a décidé de jouer son propre jeu, et spoiler : ça marche.

Shai, artisan d’un basket millimétré

Gilgeous-Alexander n’est pas flashy. Il n’a pas besoin de dunker sur trois têtes ou de prendre feu à 9 mètres du cercle pour faire lever les foules. Sa magie est ailleurs : dans ce dribble lent, presque nonchalant, qui hypnotise. Dans ce tempo qu’il impose, en décalage complet avec le chaos ambiant. Et surtout, dans cette capacité à punir dès qu’un défenseur recule d’un centimètre de trop.

La saison dernière, il a construit son empire entre les lignes. Une zone que beaucoup considèrent “inefficace” ? Lui y a trouvé son eldorado. Près de 57 % de réussite sur ses tirs à deux points, avec une proportion dingue de pull-ups. Il n’a pas juste survécu en dehors du modèle analytique. Il a brillé. Il a porté OKC vers les sommets, jusqu’à l’ultime couronnement, un titre NBA et un trophée de MVP des Finals qui viennent clore une campagne de virtuose.

Contre-culture, mais pas tout seul

Il n’est pas le premier, bien sûr. DeMar DeRozan a longtemps porté cette torche dans l’indifférence quasi-générale. Chris Paul a fait carrière sur un spot à 45° que la data déteste mais que les filets adorent. Et même Kobe, en son temps, ne jurait que par cette science du tir entre les lignes. Mais ce que Shai fait aujourd’hui, c’est plus qu’un hommage. C’est une masterclass. Une démonstration que le mid-range, quand il est maîtrisé, devient un cheat code.

LeBron James lui-même ne s’y est pas trompé. Dans une interview de mi-saison, il a glissé un respect appuyé pour le Canadien : “Il comprend les espaces. C’est du basket pur, pas des maths.” Même son de cloche du côté de Steve Nash, qui salue “la capacité rare de Shai à contrôler le tempo et le placement sans se précipiter”.

Une guerre mentale, plus qu’un calcul de pourcentage

À ce niveau, ce n’est plus qu’une question d’adresse. C’est de la lecture de jeu. Du tempo. De la patience. Shai t’amène exactement là où il veut. Il fait semblant d’attaquer le cercle, stoppe net à l’entrée de la raquette, et bam : step-back. Son défenseur est en retard, son coach désabusé, et toi, devant ton écran, t’es obligé de t’incliner.

Carmelo Anthony, lui aussi grand prêtre du mi-distance, l’a dit un jour : “C’est pas un mauvais tir si tu le rentres.” Pas faux. Et dans le cas de Shai, il les rentre. Encore et encore.

Les chiffres mentent-ils ? Pas toujours. Mais parfois, ils oublient.

Oui, un trois points qui rentre vaut plus. Oui, la data dit que le mid-range est “low efficiency”. Mais ce que ne disent pas toujours les chiffres, c’est la pression que ce tir met sur une défense. Le doute qu’il installe. Tu switches ? Trop tard. Tu restes en place ? Il t’arrose. Tu tentes un close-out agressif ? Il te croque en backdoor.

Et dans les moments clutch ? Quand les schémas se grippent, que les aides sont plus rapides et les corners fermés ? Le mid-range devient un oasis. Une respiration. Une solution.

La mi-distance, ce luxe que seuls les meilleurs peuvent se payer

Ce n’est pas un tir pour tout le monde. C’est une arme d’élite. Elle ne pardonne pas les approximations. Elle demande du rythme, du toucher, une conscience du corps et des angles que peu possèdent. Shai, lui, a coché toutes les cases. Et il l’a prouvé sur la plus grande des scènes.

À mesure que la ligue continue sa course folle vers le volume à trois points, Gilgeous-Alexander nous rappelle une vérité simple : ce n’est pas toujours celui qui shoote le plus loin qui gagne. C’est celui qui shoote juste.

Conclusion : le tir à mi-distance n’est pas mort, il dort à OKC

La NBA adore les tendances. Elle les crée, les consomme, puis les jette. Le mid-range a été banni, caricaturé, ignoré. Et pourtant, voilà qu’il revient par la grande porte. Pas en force, pas en masse. Mais à travers quelques artistes, quelques penseurs du jeu.

Shai Gilgeous-Alexander en est le visage le plus éclatant. Il ne demande pas à ce que tout le monde l’imite. Il montre juste qu’il existe un autre chemin. Un chemin sinueux, exigeant, mais redoutablement efficace. Et à la fin de la route, il y avait un trophée.

Alors non, le tir à mi-distance n’est pas ringard. Il est rare. Et comme tout ce qui est rare, il vaut cher.

Crédit photo : Luke Hales/Getty Images

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    Fondateur du Média basket Time_Out_fr sur les réseaux sociaux, j’écris également pour le site LeRoster depuis 2024 tout en participant à l’aventure PenseBet depuis 2025 afin de couvrir le plus possible l’actualité de ce sport.


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