NBA : Simmons choisit le corps plutôt que le bruit

Ben Simmons, le pari du corps avant le bruit

Ben Simmons est de retour dans les discussions. Pas avec un dunk viral, ni une phrase provocante. Non. Cette fois, c’est plus calme. Plus réfléchi. Plus sérieux. Après des mois à naviguer entre doutes, blessures et rumeurs de fin prématurée, l’Australien prépare son retour sans précipitation. Et surtout, sans tricher avec lui-même.

“Je veux revenir quand mon corps sera prêt à 100 %.” Une phrase simple, lâchée à Marc J. Spears, mais lourde de sens. Parce que chez Simmons, le problème n’a jamais été le talent. Seulement le reste.

Fini la fuite en avant

La saison dernière ressemblait à un compromis permanent. Simmons a joué, oui. Cinquante-et-un matchs, son plus haut total depuis sa saison All-Star. Mais il n’était jamais vraiment là. Le corps suivait à moitié, l’explosivité avait disparu, la liberté de mouvement aussi.

Il l’a dit sans détour. Il pouvait jouer. Il pouvait même “bien jouer”. Mais à quel prix ? Celui d’un corps bridé, en souffrance, loin de ce qu’il exige de lui-même. Cette fois, il refuse de bricoler. Pas question de gratter des minutes pour rassurer les autres.

Une saison entre deux villes, et trop peu de certitudes

Brooklyn, puis Los Angeles. Des rôles flous, des attentes contradictoires, et ce sentiment constant de ne jamais être totalement opérationnel. Simmons n’a jamais retrouvé cette fluidité qui faisait sa force. Défendre partout, accélérer, créer sans réfléchir. Tout demandait un effort supplémentaire. Trop.

Résultat : frustration, fatigue mentale, et un constat simple. Continuer comme ça ne menait nulle part.

Un virage mental assumé

Ce qui change aujourd’hui, c’est l’état d’esprit. Simmons ne parle plus de calendrier. Il parle de sensations. De mobilité. De confiance dans son corps. Il veut revenir dans la meilleure forme de sa vie. Pas juste “disponible”.

C’est peut-être la version la plus mature de Ben Simmons que la NBA s’apprête à retrouver. Un joueur qui accepte de ralentir pour durer. Qui préfère le silence au bruit inutile. Et qui comprend que sa carrière se joue autant à l’entraînement qu’entre ses deux oreilles.

La ligue attend, sans savoir à quoi s’attendre

Le scepticisme est là, évidemment. Trop de faux départs, trop de promesses inabouties. Mais le potentiel, lui, n’a jamais disparu. Un Simmons en pleine possession de ses moyens reste un défenseur d’élite, un créateur unique par son gabarit, un joueur capable de changer la physionomie d’un match sans marquer 30 points.

La question n’est plus de savoir s’il peut jouer. Elle est de savoir s’il peut redevenir lui-même.

Le retour d’un joueur qui n’a jamais fui le combat

Ben Simmons ne promet rien. Il ne provoque personne. Il avance à son rythme. Et quelque part, c’est peut-être ce qui rend son retour intéressant. Parce qu’un joueur qui revient pour de bonnes raisons est toujours plus dangereux qu’un joueur qui revient trop tôt.

Quand il posera de nouveau le pied sur un parquet NBA, ce ne sera pas pour prouver aux autres. Ce sera pour se prouver à lui-même qu’il est encore là. Et ça, dans cette ligue, ça compte énormément.