La controverse du « tush push » : l’avenir incertain d’un jeu signature des Eagles 
Dans une NFL obsédée par les microns gagnés, peu de séquences déclenchent autant de débats que le tush push des Eagles. La polémique a repris feu après la victoire 20-17 de Philadelphie face aux Chiefs dans une « revanche » du Super Bowl : jeu légal, oui, mais jugé par beaucoup comme une faille exploitée au maximum.
Pourquoi ce jeu hérisse autant
Adoré à Philadelphie, honni ailleurs, le tush push est devenu un symbole. Les Packers ont tenté d’en obtenir l’interdiction au meeting de printemps des propriétaires ; la proposition a échoué d’un rien. L’argumentaire anti-tush push tient en deux lignes : avantage structurel, risque accru de mêlée désordonnée. Celui des Eagles est tout aussi simple : si une défense peut empiler pour stopper, pourquoi une attaque ne pourrait-elle pas pousser pour avancer ?
Kelce, la voix qui pèse
Figure de proue de la ligne de Philadelphie, Jason Kelce estime pourtant que l’orage réglementaire finira par l’emporter. « Je pense que le jeu est terminé. Beaucoup de gens, à tous les étages de la ligue, veulent le voir disparaître… On reviendra sans doute aux QB sneaks classiques et ils trouveront des moyens de réussir. » Un réalisme lucide plus qu’un désaveu.
Une efficacité qui fâche
Le fond du problème reste l’efficacité quasi clinique du procédé. D’après ESPN, les Eagles ont converti 96,6 % de leurs tush push en 4e&1 depuis 2022 (116 tentatives). Tout le monde sait qu’il arrive, tout le monde hurle au Lincoln Financial Field… et pourtant la chaîne bouge. Un match a cristallisé les tensions : face à Washington en finale NFC l’an passé, les Commanders ont enchaîné les fautes de saut, au point que l’arbitre a menacé d’accorder un TD si ça continuait.
Philadelphie persiste, coûte que coûte
Les Eagles ne s’excusent pas de gagner l’edge. Contre Kansas City, Jalen Hurts a encore aplati sur tush push, infligeant aux Chiefs leur premier 0-2 depuis 2014. À 2-0, Philadelphie se projette déjà vers un déplacement chez les Rams (2-0) pour une revanche de playoffs. Tant que le texte autorise, l’usage continue.
Ce que la NFL pourrait faire
Deux chemins s’offrent à la ligue : restreindre l’assistance par poussée pour uniformiser les conditions d’exécution des QB sneaks, ou conserver le statu quo en considérant l’action comme une simple conséquence d’un avantage collectif bien coaché. Kelce parie sur la première option à moyen terme. En attendant, l’ingénierie de short-yardage reste une bataille d’exécution plus que d’esthétique.
Verdict 
Le tush push survivra tant qu’il sera légal. Les Eagles l’exploitent mieux que quiconque et n’ont aucune raison de s’en priver. Que la règle évolue ou non, l’ADN de Philadelphie ne changera pas : gagner la ligne, posséder la balle, imposer le tempo. Et si le tush push disparaît, la version « sneak » suivante est probablement déjà prête sur le tableau blanc.
Crédit photo : Pixabay
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