Flag football : Texans et Jaguars à l’honneur
Dimanche 20 juillet 2025, à Canton, Ohio. Dans le berceau du football américain, au pied du Hall of Fame, les cris de joie ont résonné jusqu’au crépuscule. Deux équipes ont inscrit leur nom en lettres majuscules sur le drapeau grandissant du flag football : les Texas Fury Texans chez les filles, et les Jaguars Elite chez les garçons U14. Deux escouades aux visages juvéniles, mais au mental d’acier. Deux titres, deux histoires, un seul mot d’ordre : domination.
Texas Fury : vengeance, vitesse et zéro point encaissé
La finale féminine n’a pas été un combat. C’était une démonstration. Un coup de balai. Les Texas Fury ont étouffé les Bad Rabbits des Cowboys 19-0, sans jamais trembler. Une boucherie tactique emmenée par Emery Beckett, la chef d’orchestre au sang froid et au bras chirurgical. MVP du match ? Évidemment. Elle a distribué la balle comme si elle avait grandi à la table de Peyton Manning, empilant 8 passes complétées pour 102 yards et 3 touchdowns. La défense ? Une forteresse. Infranchissable.
On ne revient pas de l’enfer sans cicatrices, et les Fury en avaient. L’an passé, leur parcours s’était arrêté brutalement en demi-finale. Cette fois, pas question de laisser la peur gagner. Elles ont corrigé le tir, ajusté les automatismes, affûté leurs ambitions. En demi, elles avaient déjà prouvé leur solidité mentale avec un succès arraché 25-24 contre Conquer (Los Angeles Chargers). Une vraie bagarre. Une vraie victoire.
Mais dimanche, face aux Bad Rabbits, tout s’est enchaîné. Un laser de 30 yards pour Zahara Hill, une autre pépite dans les mains de Kelsey Quinn, puis une dernière offrande à Hill dans la red zone. Défensivement, Kaitlyn Reynolds et Sonya Chalil ont mis le verrou. Deux interceptions. Zéro point concédé. Rideau.
Jaguars Elite : talent brut et clutch game
Chez les garçons, l’histoire s’est jouée dans un tout autre registre. Ici, pas de blowout. Un thriller, un vrai. Les Jaguars Elite de Jacksonville ont dû puiser dans leurs réserves, mais ils l’ont fait. Avec panache. Score final : 21-19 contre Showtime (Atlanta Falcons). Et dans les dernières minutes, un héros a émergé du brouillard : Brysen Wright.
On parle d’un gosse de 14 ans. Mais sur le terrain, on aurait dit un vétéran du Pro Bowl. Non content d’avoir inscrit 10 touchdowns sur l’ensemble du tournoi, il a sorti l’action décisive en défense. Showtime jouait une 4e tentative de la dernière chance. Passe en corner. Bras tendu. Wright jaillit. Détournement propre. Game over.
Son quarterback, Dalton Motes, a lui aussi sorti la feuille de match d’un futur prospect : 27 passes réussies sur 33, 323 yards, 2 touchdowns. Chirurgie esthétique sur défense en panique. Showtime, eux, ont tenté le tout pour le tout. Januel Morales et Vincenzo Mena se sont partagés les snaps, mais sans grande réussite : une seule conversion sur six troisièmes tentatives. Une interception. Trop de gâchis pour espérer mieux.
Le highlight viral ? Une réception à une main de Wright, digne d’un certain Odell Beckham Jr. Résultat : les mentions pleuvent sur Twitter. Patrick Mahomes lâche un « this kid is special ». Bijan Robinson repartage la vidéo. Le flag fait parler. Et Brysen entre dans la lumière.
Un tournoi qui pèse de plus en plus lourd
Ce n’est plus juste un tournoi jeunesse. C’est une vitrine. Un laboratoire. Et peut-être, le futur du football américain tel qu’on le connaît. En tout, près de 300 équipes se sont affrontées à Canton. Représentant les 32 franchises NFL, mais aussi des nations comme le Brésil, la Chine, le Canada ou le Royaume-Uni. Une effervescence mondiale.
Le flag n’a plus besoin de prouver sa légitimité. Il est en train de devenir une évidence. Surtout à l’approche des Jeux olympiques de Los Angeles 2028, où il fera son entrée officielle. Ce week-end, on a vu des jeunes jouer avec la hargne de pros. On a vu des filles lever la foule comme en NCAA. On a vu des enfants rêver grand, balle en main, vitesse en tête.
Crédit photo : Lynne Sladky/AP
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