Le numéro 33 de Zdeno Chara bientôt dans les hauteurs du TD Garden
Il y a des joueurs qui marquent une franchise, et d’autres qui la redéfinissent. Zdeno Chara appartient à la seconde catégorie. Ce lundi, les Boston Bruins ont confirmé ce que tout le monde attendait depuis des années : le numéro 33 va monter au plafond du TD Garden. Trois ans après sa retraite et cinq ans après avoir quitté la ville pour Washington, Big Z rejoint le panthéon.
« Voir mon maillot là-haut, c’est indescriptible », a lâché Chara, visiblement ému. « C’est au-delà de tout ce que j’aurais pu imaginer en arrivant ici. » Une phrase simple, sincère, à son image. Son chandail sera le premier retiré depuis celui de Willie O’Ree en 2022, mais le symbole est plus fort encore : Chara devient le premier joueur des années 2000 à voir son numéro figé dans les hauteurs du Garden. Et franchement, difficile de trouver plus mérité.
Des débuts loin des projecteurs
Avant de devenir le capitaine emblématique de Boston, Chara a connu la dure école. Repêché 73e en 1996 par les New York Islanders, il ne ressemblait à rien d’autre qu’à un pari. Un colosse de 2m06 qu’on ne savait pas trop où placer. Trop grand pour certains, trop lent pour d’autres. Mais lui, il n’a jamais douté. Il a passé ses jeunes années entre les bus de l’AHL et les bancs glacés des patinoires obscures. Pas de tapis rouge, pas de promesse de vedette. Juste du boulot, du travail à la chaîne, des heures sur la glace à polir chaque geste.
Puis Ottawa. L’échange pour Alexei Yashin lui ouvre une vraie porte. Là-bas, il devient enfin un défenseur respecté, dur, discipliné, intelligent. Et en 2006, quand il signe à Boston comme agent libre, c’est le début d’une histoire qu’aucun fan des Bruins n’oubliera jamais.
Le capitaine de toute une génération
Dès son arrivée, Chara impose un standard. Dans le vestiaire, on l’écoute. Sur la glace, on le suit. Ses bras sont immenses, ses mots rares, mais son impact est total. En 2011, il soulève la Coupe Stanley et réveille une ville qui n’attendait que ça depuis 39 ans. Ce n’était pas juste un titre, c’était une revanche, un cri de cœur pour tous les anciens, pour toute une fanbase qui vit hockey matin et soir. Et Chara, au centre de tout ça, symbole d’une équipe dure à cuire, à son image.
Quand il revient sur la glace en finale 2019 avec la mâchoire fracturée, plus besoin de discours. Ce soir-là, il devient une légende vivante. Pas seulement à Boston. Dans toute la ligue.
Un hommage à la hauteur du géant
Le retrait du numéro 33, c’est la cerise sur une carrière déjà monumentale. Ce n’est pas qu’une histoire de statistiques, même si elles sont impressionnantes : plus de 1 600 matchs NHL, un Norris Trophy, une Coupe Stanley, six All-Star Games. C’est surtout une histoire de respect. De constance. De présence. Chara, c’est le genre de capitaine qu’on ne remplace pas. Son influence dépasse le vestiaire. Il a façonné l’identité moderne des Bruins : une équipe qui bosse, qui encaisse, qui ne lâche rien.
Alors oui, voir son 33 rejoindre ceux de Bobby Orr, Ray Bourque, Phil Esposito ou Terry O’Reilly, c’est bien plus qu’une cérémonie. C’est une évidence.
Le jour où la bannière montera, il y aura des frissons, des souvenirs, des larmes aussi. Et dans le silence avant la montée du tissu noir et or, tout le monde pensera à la même chose : pendant quinze ans, Boston a eu son géant. Et il ne partira plus jamais vraiment.
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