Alexander Bublik s’impose à Gstaad et sa première couronne sur terre battue
Il n’aime pas trop la terre. Il l’a dit, répété, parfois même moqué. Trop lente, trop sale, trop loin de son tennis de feu. Et pourtant, ce dimanche 20 juillet 2025, sous un ciel bleu suisse et les montagnes en toile de fond, Alexander Bublik a fait mentir tous les pronostics, les siens y compris.
En trois sets (6-3, 4-6, 6-2), le fantasque Kazakh a dompté Juan Manuel Cerundolo, pur produit de la terre battue argentine, pour s’offrir le tournoi de Gstaad et, surtout, le tout premier titre sur terre battue de sa carrière.
Une victoire, une vraie. Et peut-être un tournant.
Deux artistes, deux mondes
D’un côté, Cerundolo, la glisse, le lift, les longs rallyes. De l’autre, Bublik, 1m96 d’audace, des services claqués comme des uppercuts et cette attitude nonchalante qui frôle parfois la provocation. Un duel aussi esthétique que contrasté.
Le premier set ? Pour Bublik, net et sans bavure. Il claque des aces (13 au total sur le match), varie les zones, agace même un peu son adversaire avec son relâchement calculé. 6-3, la machine est lancée.
Mais Cerundolo, élevé à l’école du grattage de points et du mental en béton, n’a rien lâché. Il pousse, il temporise, il fait déjouer. 6-4 pour lui dans le deuxième acte. Gstaad retient son souffle.
La bascule d’un troisième set maîtrisé
On aurait pu croire Bublik en danger. On l’a déjà vu s’éteindre après avoir mené. Mais cette fois, il est resté là, concentré, tranchant, presque sobre dans son exécution. Le troisième set ? Une démonstration. 6-2, avec des coups droits courts croisés millimétrés, des services injouables, et ce petit sourire en coin après la balle de match.
Deux heures et huit minutes d’un combat haletant, où le Kazakh n’a pas juste frappé fort : il a frappé juste.
Un titre, une symbolique
Ce trophée, le sixième de sa carrière, pourrait bien être le plus important. Car il vient briser cette idée tenace : que Bublik ne gagnera jamais sur terre, surface qu’il a si souvent regardée de travers.
Aujourd’hui, c’est sur cette même surface qu’il lève les bras. Et avec le style qui lui est propre : imprévisible, explosif, mais enfin canalisé. Bublik a trouvé la bonne balance.
Une victoire pour lui, et pour le Kazakhstan
Cette victoire, c’est aussi une fierté nationale. Rarement le tennis kazakh a pu célébrer un joueur aussi doué, aussi clivant, aussi magnétique. Bublik, c’est le showman, le bad boy, le mec qui peut lâcher une cuillère à 30-30 juste pour voir ce que ça fait. Mais c’est aussi un bosseur, un compétiteur, un joueur qui mûrit.
À 27 ans, il commence à comprendre que le talent pur ne suffit pas. Il faut des titres. Et cette terre battue suisse vient lui offrir une nouvelle dimension.
Crédit photo : Getty Images
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