Les Américains Taylor Fritz et Sebastian Korda s’affrontent à Tokyo
À Tokyo, l’air était lourd, presque électrique. Sur le court, Taylor Fritz a d’abord vacillé, puis s’est redressé comme il sait le faire. Face au Portugais Nuno Borges, l’Américain a serré le poing, claqué 15 aces et imposé son rythme jusqu’au bout pour s’offrir la victoire 7-5, 7-6(4). Une heure et 54 minutes de combat, et derrière la poignée de main glaciale, une évidence : Fritz est bien en mission cette semaine au Japon. Ce succès, son 30e de la saison, n’est pas juste une statistique. C’est le signe d’un joueur qui a trouvé une constance, qui veut aller chercher encore un titre, le troisième de son année, comme un trophée supplémentaire sur une saison déjà solide.
Mais l’histoire ne s’arrête pas à ce bras de fer. Parce que dans l’ombre, un autre Américain se tenait prêt. Sebastian Korda, élégant, froid, mais avec cette pointe de flamboyance qui fait lever les tribunes. Lui a balayé la wild card locale Sho Shimabukuro, 7-6(1), 6-4, sans vraiment trembler. Résultat : les deux compatriotes se retrouvent désormais face à face pour un quart de finale qui sent bon la baston made in USA. Fritz mène 2-1 dans leurs confrontations directes, mais ce genre de duel dépasse les chiffres. C’est un bras de fer générationnel, une histoire d’égo, de hiérarchie et de place à prendre dans le tennis américain post-Big Three.
Casper Ruud en patron, De Minaur en métronome
Tokyo n’était pas le seul théâtre d’émotions. À quelques pas, Casper Ruud a joué comme un chef d’orchestre. Face à Matteo Berrettini, le Norvégien a imposé sa cadence : 7-6(4), 6-2, sans jamais donner l’impression de perdre le contrôle. Sérieux, solide, chirurgical. Ruud retrouvera en quart l’Australien Aleksandar Vukic, tombeur de Daniel Altmaier, 6-5, 6-2. Un duel qui promet un choc de styles : le rouleau compresseur scandinave contre l’énergie brute d’un joueur qui n’a rien à perdre.
Et puis il y a Alex de Minaur, l’infatigable, le marathonien qui ne recule jamais. À Pékin, il a étouffé Yunchaokete Bu, 6-4, 6-0, comme s’il avait décidé d’éteindre la lumière dès le deuxième set. 32 victoires sur dur cette saison. Personne ne fait mieux sur le circuit. Le chiffre parle tout seul, mais son jeu encore plus. Dix-neuf coups gagnants, seulement six fautes directes. De Minaur, c’est la précision d’une horloge suisse avec l’énergie d’un kangourou dopé à l’adrénaline. Et pour le moment, personne ne trouve l’interrupteur pour couper le courant.
Zverev et Musetti se frayent un chemin
Alexander Zverev, lui, continue son chemin de croisière. Le numéro deux du tableau s’est débarrassé de Lorenzo Sonego 6-4, 7-6, dans un match plus accroché qu’attendu, mais qui confirme la solidité retrouvée de l’Allemand. Prochain obstacle : le fantasque Corentin Moutet, capable de génie comme de naufrage. Autant dire que le spectacle sera au rendez-vous.
Enfin, l’Italie garde un représentant avec Lorenzo Musetti, tombeur du Français Giovanni Mpetshi Perricard. Score sec, rythme intense, et une impression de maturité dans son jeu. À seulement 22 ans, Musetti s’installe de plus en plus comme un prétendant crédible aux grandes affiches. Pas encore une star, mais plus un outsider anonyme non plus.
Une suite explosive
Tokyo s’enflamme. Entre Fritz et Korda, c’est une histoire américaine qui se joue loin de chez eux, mais sous les yeux d’un public japonais conquis par l’intensité du spectacle. Ruud, Zverev, De Minaur, Musetti… Tous avancent, tous rêvent de lever ce trophée qui ne demande qu’à couronner un patron. Le tournoi a pris une tournure palpitante, et si la hiérarchie semble respectée, la vérité des courts reste la seule qui compte. À Tokyo, chaque point est une promesse, chaque match une nouvelle intrigue. Et ce quart 100 % américain n’est qu’un avant-goût de la tempête qui arrive.
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