Fritz tire la sonnette d’alarme : “On ne peut plus respirer sur le circuit”
Avant même de frapper une balle au Masters 1000 de Toronto, Taylor Fritz a frappé fort… avec ses mots. En conférence de presse, le numéro 2 du tournoi n’a pas tourné autour du pot : le calendrier ATP est en train d’épuiser les joueurs. Littéralement.
“C’est une période vraiment compliquée”, lâche l’Américain, visiblement à bout. “Il n’y a juste aucun moment où tu peux souffler.” Le ton est calme, mais la tension est palpable. À l’image de ce circuit pro, devenu un marathon sans fin où le moindre arrêt peut te coûter bien plus qu’un match.
Le circuit ATP, une course contre la montre
Taylor Fritz ne se contente pas de pointer du doigt la densité du calendrier. Il vise directement une règle qui crispe le vestiaire : l’obligation de disputer un nombre minimum de tournois ATP 500 sous peine de voir ses points réduits à néant. Une ligne de plus dans le règlement, mais un fardeau pour les organismes.
“Si tu ne joues pas assez de 500, tu prends un zéro dans ton palmarès. C’est dur à avaler, surtout quand t’es blessé”, explique-t-il, le regard un peu fatigué. Blessé plus tôt dans l’année, Taylor Fritz a vu deux 500 lui passer sous le nez. Résultat ? Une pression supplémentaire, un passage obligé par Washington, et un repos qui s’envole.
Jouer blessé ou perdre des points ?
Ce dilemme, Fritz y a été confronté de plein fouet. Et la décision n’a pas été facile. “Je n’aurais jamais dû jouer à Washington”, concède-t-il. “Mais j’avais besoin de ce tournoi pour remplir les quotas. C’est frustrant.” Derrière cette déclaration, c’est tout un système qu’il remet en question. Un système qui pousse les joueurs à enchaîner, parfois au détriment de leur santé.
À ce niveau, chaque match, chaque tournoi, chaque point compte. Mais à quel prix ? Quand le corps dit stop, l’ATP dit encore.
Un besoin vital de pause… ignoré
Ce que Fritz réclame, c’est simple : du repos. Pas des vacances, pas un break d’un mois. Juste une semaine. Une respiration. “J’avais vraiment besoin d’une pause”, souffle-t-il, presque résigné. Ce n’est pas un caprice. C’est un cri d’alerte d’un joueur qui veut durer, performer, sans finir cassé en deux à 28 ans.
Mais dans le train fou du tennis pro, même une halte semble trop demander.
Un appel qui fait écho
Avec cette sortie, Taylor Fritz ne parle pas que pour lui. Il met des mots sur un malaise que beaucoup ressentent, mais que peu osent verbaliser. “Je ne pense pas que cette règle soit la meilleure idée”, lâche-t-il. C’est sobre, mais c’est puissant. Il demande du bon sens. Un peu d’humanité. Parce que derrière les classements, il y a des corps. Et derrière les corps, des carrières qui se jouent sur des détails.
Alors que la saison s’accélère encore, entre Toronto, Cincinnati et l’US Open en ligne de mire, la question reste entière : combien de temps encore les joueurs pourront-ils tenir ce rythme sans y laisser des plumes ?
Fritz, lui, a décidé de parler. Reste à voir si quelqu’un, quelque part dans les hautes sphères de l’ATP, aura l’oreille assez fine pour l’écouter.
Crédit photo : Pascal Muller/freshfocus
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