Tennis – Magnus Norman, coach de Wawrinka : “Avant même son premier Grand Chelem, la confiance de Stan en son jeu m’a bluffé”

Wawrinka et Norman : quand l’alchimie fait sauter les plafonds

Il y a des duos qui se construisent loin des feux de la rampe, dans le silence des entraînements matinaux et des défaites qui piquent. Et puis un jour, ils explosent. Comme une évidence. Stan Wawrinka et Magnus Norman, c’est exactement ça. Un tandem qui, depuis 2013, a défié les probabilités, cassé des codes et raflé trois titres du Grand Chelem. Sans jamais se la raconter. Juste avec du travail, une confiance béton et une obsession tranquille du très haut niveau.

Stan, ce roc qui doute (rarement)

Quand Norman a croisé le regard de Wawrinka pour la première fois, il n’a pas vu un joueur. Il a vu une certitude. Pas celle d’un palmarès encore vierge en Majeur, mais une assurance intérieure. Presque arrogante. Et pourtant tellement rare.

« Ce qui m’a bluffé chez Stan, bien avant son premier titre en Grand Chelem, c’est sa foi en son jeu. Il savait ce qu’il valait. Même quand les autres n’y croyaient pas encore », glisse Norman avec un demi-sourire.

Ce mental-là, c’est ce qui a permis au Suisse d’aller chercher Djokovic, Nadal ou Federer quand personne ne lui donnait plus qu’un statut d’outsider éternel. Sauf lui.

Norman, cicatrices à nu et conseils en or

Magnus Norman n’est pas seulement l’homme derrière le décollage de Wawrinka. C’est aussi un ex-finaliste à Roland-Garros, en 2000, battu par Gustavo Kuerten dans une ambiance de brasier.

« J’ai morflé dans cette finale. J’étais jeune, prêt physiquement, mais j’ai pris de plein fouet la pression mentale. Ça m’a marqué », confesse-t-il sans détour.

Ce vécu, il ne l’a jamais oublié. Il l’a transformé. En clé. En arme. Et surtout en repère à transmettre. Pour que Stan, lui, ne craque pas au moment de lever les bras.

Melbourne 2014 : la leçon tactique, le coup de maître

Open d’Australie, janvier 2014. Wawrinka défie Rafael Nadal en finale. Et Norman, en coulisses, joue fin. Très fin.

« Je ne voulais pas le gonfler avec la pression. Il savait ce qu’il avait à faire. Et moi, j’avais appris que trop en dire, ça pouvait tout flinguer », se souvient-il.

Résultat : Wawrinka claque un chef-d’œuvre, terrasse Rafa, et inscrit son nom dans l’histoire. Norman n’avait pas eu besoin de grands discours. Juste de confiance, encore. Toujours.

Un palmarès qui respire l’authenticité

Trois Grands Chelems, des victoires majuscules contre les patrons du circuit, et surtout une image qui claque : celle d’un bosseur. D’un gars qui a gratté chaque point de sa légende sans jamais voler une ligne.

« Ce que Stan a accompli, peu l’ont fait. Et il l’a fait dans des moments où tout le monde le voyait perdre. C’est là que tu reconnais les vrais », lâche Norman, comme une ultime validation.

Une histoire de respect, de talent et d’équilibre

Pas besoin de strass ni de mises en scène pour ce duo-là. Leur relation a toujours reposé sur des bases solides : sincérité, exigence, humilité. Norman a apporté la lucidité, Stan le feu. Ensemble, ils ont allumé le circuit quand personne ne les attendait.

Et même si les saisons passent et que les titres se font plus rares, leur collaboration reste une référence. Parce qu’elle prouve une chose : avec la bonne personne à ses côtés, on peut renverser des montagnes. Même quand elles s’appellent Djokovic, Nadal ou Federer.

Crédit photo : ANDERS WIKLUND : TT NEWS AGENCY/AFP via Getty Images