Alexander Zverev face à une saison difficile
Il y a eu comme un froid inattendu à Shanghai. Alors qu’on l’imaginait prêt à dérouler, Alexander Zverev a été cueilli à froid dès le deuxième tour par le Français Alexander Rinderknech. Une élimination précoce dans un Masters 1000 qui pouvait lui tendre les bras, surtout avec l’absence de Carlos Alcaraz et de Jannik Sinner. Sur le papier, la voie était dégagée. Sur le court, elle s’est brutalement refermée.
Ce n’est pas juste une contre-performance isolée. C’est le reflet d’une saison brouillée, où les pépins physiques s’enchaînent et où la confiance s’est peu à peu effritée. Zverev n’est plus dans la dynamique d’un numéro 3 mondial qui dicte le tempo. Et ce constat, il le partage ouvertement.
Des blessures qui s’accrochent
Depuis des mois, l’Allemand avance sur un fil. Un tournoi avec, un tournoi sans. Des hauts timides, des rechutes frustrantes. Dans un entretien avec Eurosport Allemagne, il a lâché une phrase qui en dit long : « La dernière fois que j’ai joué sans douleur, c’était à l’Open d’Australie ». Voilà le vrai décor.
Depuis sa grave blessure à la cheville, la régularité qui faisait sa force s’est évaporée. Chaque compétition devient une nouvelle évaluation médicale grandeur nature. Les douleurs reviennent souvent pile au moment où la confiance tente de reprendre racine. Et à ce niveau, une simple gêne peut suffire à transformer un match en combat de survie.
La confiance en éclats
Le physique n’est pas le seul chantier. Le mental a aussi pris des coups. Zverev l’a reconnu sans détour : « Je manque totalement de confiance en moi et je doute de mes capacités ». Ce genre d’aveu est rare dans la bouche d’un joueur de ce calibre, mais il illustre une réalité difficile à maquiller.
Le tennis est un sport d’équilibre mental. Quand les certitudes s’effritent, les coups ne partent plus avec la même conviction. Les réflexes se font hésitants, les choix deviennent moins clairs dans les moments chauds. Cette saison, Zverev a souvent semblé chercher un fil conducteur, sans parvenir à imposer son jeu avec l’aplomb d’avant.
Un combat à mener
Malgré tout, il n’a pas levé le pied. Il sait que la reconstruction ne se fera ni en un tournoi ni en un coup d’éclat isolé. « C’est réellement une lutte », a-t-il confié. Le mot est juste. Il avance dans une période charnière où chaque étape compte, où la patience devient aussi essentielle que le service ou le revers long de ligne.
Le talent est toujours là. Ce qui manque aujourd’hui, c’est une chaîne cohérente : préparation solide, corps fiable, mental en place. Les prochaines semaines seront cruciales pour voir s’il parvient à relancer cette mécanique à temps pour finir la saison avec plus de stabilité.
Le tournant approche
Cette année a été rude pour Zverev. Elle pourrait pourtant devenir une base de reconstruction s’il sait en tirer les leçons. Le circuit ne fait de cadeaux à personne, mais il connaît sa propre valeur. Il sait ce qu’il vaut quand tout s’aligne.
Shanghai devait être un tremplin. Ce fut une claque. Mais la saison n’est pas finie. Le vrai défi, désormais, c’est de retrouver cette continuité qui a déjà fait de lui un candidat crédible aux plus grands titres. La balle est dans son camp, au sens le plus littéral du terme.
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