Inquiétudes autour de Jannik Sinner : Ivan Ljubicic s’exprime
À quelques jours de l’US Open, l’Italie retient son souffle. Jannik Sinner, 23 ans et déjà l’un des visages de la nouvelle génération du tennis mondial, inquiète. Le prodige au jeu flamboyant a quitté prématurément la finale de Cincinnati contre Carlos Alcaraz, touché physiquement. Un coup dur au pire moment : celui où il devait confirmer son statut de prétendant majeur à New York.
Ivan Ljubicic, ancien numéro 3 mondial et coach respecté, celui qui a accompagné Roger Federer dans ses derniers triomphes, n’a pas caché ses doutes dans une interview à *La Gazzetta dello Sport*. « S’il se remet en deux ou trois jours, tout ira bien », dit-il. Mais la suite de sa phrase glace un peu l’optimisme : « S’il doit se reposer toute la semaine, il aura des difficultés à retrouver la condition requise pour gagner un Grand Chelem. »
Le piège de Flushing Meadows
L’US Open n’a jamais été tendre. New York, c’est la fournaise, l’humidité suffocante, les matchs à rallonge en trois sets gagnants, et ce public bruyant qui transforme chaque échange en spectacle. Pour Sinner, qui sort d’un pépin physique, le défi est double : retrouver le rythme tout en économisant l’énergie.
Un tirage favorable pourrait lui offrir une rampe de lancement en douceur. Mais à Flushing Meadows, la vérité finit toujours par rattraper les joueurs. Les marathons s’enchaînent, les corps lâchent, et la moindre faille devient une brèche pour les adversaires. Pour un Sinner pas à 100 %, chaque match peut vite tourner au supplice.
Un parcours semé d’embûches
Le talent, lui, ne fait pas débat. Sinner a déjà prouvé qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs, qu’il pouvait tenir tête à Alcaraz, Djokovic et consorts. Son calme derrière la ligne de fond, son revers tranchant et sa faculté à imposer le rythme en font une menace pour n’importe qui. Mais le tennis de Grand Chelem ne pardonne pas le moindre retard de préparation. Comme le rappelle Ljubicic, tout se jouera dans sa capacité à retrouver rapidement 100 % de ses moyens.
Les premiers tours pourraient l’aider à se remettre en jambes. Mais à mesure que le tournoi avance, la densité du tableau monte d’un cran. À partir des quarts, c’est une autre planète : aucun répit, aucun adversaire qui ne donne des cadeaux. Et là, seule une condition physique parfaite permet de rêver plus loin.
Le présent incertain, le futur éclatant
Malgré tout, le ciel n’est pas si sombre. Sinner reste l’un des visages les plus excitants du tennis actuel. Il a déjà montré une maturité rare pour son âge et une constance qui lui ont permis de s’installer parmi les meilleurs. Son jeu agressif, sa lucidité dans les moments chauds, son mental froid : autant d’armes qui le placent déjà dans la conversation des futurs vainqueurs réguliers de Majeurs.
Oui, cette blessure tombe au mauvais moment. Oui, l’US Open risque de se transformer en parcours piégé. Mais au-delà de ce tournoi, l’avenir est devant lui. Et si ce coup d’arrêt n’était qu’un chapitre de plus dans une trajectoire déjà impressionnante ?
Pour Sinner, l’heure est à la récupération. Pour ses fans, à l’attente fébrile. New York s’apprête à rugir, et tout le monde espère que le prodige italien sera prêt à écrire une nouvelle page de son histoire.
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