Goran Ivanisevic croit plus que jamais en Djokovic à Wimbledon
Il n’est plus dans sa box, mais son regard n’a pas changé. Goran Ivanisevic, lauréat d’un Wimbledon de légende en 2001 et ex-coach de Novak Djokovic, croit. À ses yeux, même après la rupture professionnelle, le Serbe reste l’épouvantail du tennis sur gazon. Dans une interview accordée au média serbe Sportklub, il le dit franchement, sans détour ni pincette : « Novak est toujours l’homme à battre ».
Djokovic, maître du gazon et roi des détails
Quand Ivanisevic regarde Djokovic jouer sur herbe, ce n’est pas un simple souvenir qui remonte. C’est une évidence. « En le regardant de l’autre côté du filet, on se dit que c’est tellement facile de jouer au tennis », raconte-t-il, presque incrédule. Cette facilité-là, c’est celle des élus. Ceux qui comprennent la surface, les rebonds capricieux, le placement chirurgical, les glissades millimétrées.
Même diminué, même rouillé, même sans tour de chauffe parfait, Djokovic reste Djokovic. Sur herbe, le raccourci est simple : il est au-dessus. Et Ivanisevic, qui connaît le Centre Court comme sa poche, ne voit pas qui pourrait vraiment lui barrer la route… à moins d’un tremblement de terre.
Un duel Djokovic–Sinner dans l’air
Goran a une idée en tête. Et elle a tout d’un blockbuster annoncé. « Je suis convaincu qu’ils vont se retrouver en demi-finales », glisse-t-il, avec la certitude tranquille de ceux qui savent lire les tableaux. Il parle, bien sûr, d’un choc Djokovic–Sinner. L’élève brillant face au maître, la nouvelle garde face à l’empereur du gazon.
Et dans ce bras de fer, Ivanisevic ne tremble pas. Le flair, l’expérience, la science du jeu : pour lui, tous les indicateurs penchent vers le Serbe. Il en a vu d’autres, Djokovic. Des jeunes qui frappent fort, qui cavalent comme des diables. Mais sur le rectangle vert de Wimbledon, la vraie bataille se joue ailleurs : dans la tête, dans les jambes, dans le calme sous pression.
L’US Open déjà dans le viseur
Wimbledon, oui. Mais ce n’est qu’une pièce du puzzle. Car derrière, il y a New York. Le dernier Grand Chelem de la saison. Et pour Ivanisevic, l’objectif est clair : Novak veut tout rafler. « Ce n’est pas sa seule opportunité, il a aussi l’US Open », rappelle-t-il, comme pour prévenir ceux qui penseraient que le Serbe est sur la pente descendante.
À 37 ans, l’âge où la plupart des grands prennent leur retraite ou enchaînent les wild cards nostalgiques, Djokovic continue de défier le temps. Il n’a plus rien à prouver, mais il court encore après l’histoire. Et chaque tournoi, chaque match, chaque point est une page en plus à écrire dans une carrière déjà gigantesque.
Ivanisevic, nouveau départ avec Tsitsipas
Depuis leur séparation, Ivanisevic a changé de costume. Il a rejoint le clan Tsitsipas, nouveau défi, nouvelle dynamique. Mais dans un coin de sa tête, il y a toujours Novak. Comment oublier cinq ans d’une collaboration aussi intense ? Cinq ans à vivre chaque point comme une guerre, chaque victoire comme un soulagement.
Avec Tsitsipas, le Croate veut transmettre, faire grandir, peut-être même bâtir un champion. Mais il le sait : on ne touche pas les étoiles deux fois de la même manière. Ce qu’il a vécu avec Djokovic, c’était unique. Et ça restera.
Djokovic, toujours debout
Ivanisevic ne cherche pas à enjoliver. Il n’est pas du genre à vendre du rêve pour faire joli. Quand il dit que Djokovic peut encore tout gagner, ce n’est pas de la nostalgie. C’est de l’analyse froide, chirurgicale. « Il est encore capable de tout gagner. » Point.
Les jeunes sont là, oui. Ils frappent fort, ils croient en eux. Mais tant que Novak sera sur une feuille de match, tant qu’il enfilera son bandeau et sa routine de retour de service, il faudra passer sur son corps pour espérer soulever le trophée.
Et à Wimbledon, ce corps-là, cette volonté-là, ce mental-là, n’ont toujours pas trouvé leur égal.
Crédit photo : Actual Immo
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