Griner, debout, au bon endroit
Il y a des soirs qui sonnent comme des boucles bouclées. Des retours qui font plus de bruit que mille déclarations. Jeudi soir à Phoenix, Brittney Griner n’a pas juste joué un match de saison régulière. Elle a repris possession d’un parquet qui l’a vue briller, lutter, chuter… et se relever. Cette fois, c’est sous les couleurs d’Atlanta qu’elle a régné.
Face à son ancien public, Griner a planté 17 points et gobé huit rebonds dans une victoire maîtrisée (90-79) du Dream contre le Mercury. Pas de trémolos dans la voix, pas de gestes surjoués. Juste du jeu. Propre, puissant, implacable. Le genre de performance qui dit tout sans en faire trop.
Le Dream, collectif en feu
Mais Griner n’était pas seule dans ce coup-là. Atlanta a déroulé un basket limpide, précis, agressif. Allisha Gray a mené la danse avec 23 points, trois bombes à longue distance, et ce sang-froid qui transforme une bonne joueuse en pilier. Jordin Canada, en chef d’orchestre affûtée, a distribué le jeu comme un métronome (14 points, 6 passes), pendant que Shatori Walker-Kimbrough enchaînait les tirs assassins à trois points, ajoutant 11 unités à l’affaire.
Le Dream a shooté à 50,7 % de réussite, en réussissant 10 tirs primés sur 24. Ce n’est plus un simple feu de paille, c’est un incendie bien organisé. Et derrière chaque système, chaque passe, chaque rotation défensive, on sent une équipe qui a trouvé son identité.
Phoenix, des étoiles mais pas d’étincelle
En face, Phoenix avait des arguments. DeWanna Bonner (23 points) et Satou Sabally (23 aussi) ont tenté de maintenir le navire à flot, chacune à leur manière. Et puis il y a Alyssa Thomas. Sept petits points, certes, mais un match XXL côté hustle : 24 rebonds, neuf passes, et une omniprésence qui en dit long sur son cœur.
Le problème ? Une défense aux abonnés absents et une attaque trop souvent à réaction. Le Mercury a couru derrière le score presque tout le match, sans jamais réussir à faire trembler Atlanta. C’était brouillon, parfois désorganisé, souvent prévisible. Et contre une équipe aussi bien en place que le Dream, ça ne pardonne pas.
Griner, l’émotion sous contrôle
Ce n’était pas un simple retour. C’était un moment charnière. Phoenix, c’est chez elle. Ce parquet, elle l’a foulé pendant neuf saisons. C’est ici qu’elle a conquis des titres, brisé des records, et affronté ses plus grandes tempêtes. Alors oui, revenir dans cette salle, dans la peau de l’adversaire, avait forcément un goût particulier.
Mais Griner a laissé parler le jeu. Elle n’a pas forcé, n’a pas cherché le highlight à tout prix. Elle a simplement dominé quand il le fallait. Une interception par-ci, un shoot en finesse par-là, quelques séquences de pur leadership. Le genre de présence qui change le ton d’un match sans hausser la voix.
Atlanta, une équipe qui monte… sérieusement
Ce Dream version 2025 n’a plus rien du projet fragile d’il y a deux ou trois saisons. L’équipe joue juste, vite, fort. Il y a une énergie contagieuse, une confiance nouvelle. Et maintenant, il y a Griner. Pas comme figure de proue, mais comme pilier. Une joueuse qui connaît le très haut niveau et qui, sans chercher la lumière, éclaire déjà le vestiaire.
Ce match, c’était bien plus qu’une victoire de plus au classement. C’était un message. Le Dream n’est pas là pour faire de la figuration. Et Griner, elle, n’est pas revenue pour faire de la figuration non plus.
La suite ? Elle est là, elle est maintenant
Phoenix doit se réajuster. Vite. Il y a du talent, mais pas de liant. Pas encore. Les ajustements seront cruciaux, et le Mercury devra retrouver sa grinta s’il veut redevenir un contender sérieux. Du côté d’Atlanta, l’élan est là, palpable. Et avec une Griner aussi inspirée, autant dire que personne ne pourra les prendre à la légère.
Le rideau est tombé sur ce match. Mais dans l’histoire de Brittney Griner, ce chapitre-là aura une saveur particulière. Parce qu’il symbolise un retour. Pas juste sur un parquet. Un retour au premier plan. Là où elle n’a jamais vraiment cessé d’appartenir.
Crédit photo : Reuters/Brian Snyder
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