Un deal à 325 millions… qui cale sur la ligne
C’était censé être un tournant historique. Un accord à 325 millions de dollars entre Steve Pagliuca, copropriétaire minoritaire des Celtics, et la tribu Mohegan, propriétaire actuelle du Sun de Connecticut. Une vente XXL, censée propulser la franchise vers un avenir plus ambitieux, plus urbain, possiblement plus glorieux. Sauf que voilà : au moment de valider la transaction, la WNBA a mis le pied sur le frein. Pas de vote. Pas d’approbation. Pas de feu vert du conseil des gouverneurs.
Résultat : tout est au point mort. Et la franchise reste suspendue dans un entre-deux frustrant, entre ambition affichée et bureaucratie silencieuse.
Steve Pagliuca, grand jeu mais petits obstacles
Pagliuca ne s’est pas contenté de poser des dollars sur la table. L’homme d’affaires, déjà bien implanté à Boston —– les Celtics, voyait plus grand. Beaucoup plus grand. Déménagement dans une grande ville de la Nouvelle-Angleterre. Boston en ligne de mire. Et un centre d’entraînement flambant neuf à 110 millions dans les cartons.
Mais les règles sont claires : toute vente doit passer par le filtre du board. Et même si Kathy Engelbert, la commissaire de la ligue, a été informée de l’accord, jamais il n’a été formellement présenté pour validation. Résultat ? La période d’exclusivité a expiré. Et depuis, d’autres acheteurs potentiels se sont manifestés.
Boston, pas vraiment dans les petits papiers de la ligue
Sur le papier, l’idée séduit. Boston, ville de sport par excellence, aurait fière allure dans la carte de la WNBA. Mais dans les faits, la ligue freine. Aucun groupe local ne s’est porté candidat lors du processus d’expansion. Et selon la ligue elle-même, d’autres villes comme Cleveland, Detroit ou Philadelphie ont fait un travail bien plus sérieux pour accueillir une franchise.
Même Houston est dans le viseur de la commissaire Engelbert. “Houston serait certainement la prochaine”, glissait-elle en juin dernier. Ambiance.
La tribu Mohegan reste… pour l’instant
Rachetée en 2023 pour à peine 10 millions de dollars, la franchise du Sun est aujourd’hui un bijou qui vaut trente fois plus. Le pari économique est réussi pour la tribu Mohegan, qui avait relocalisé l’équipe à Uncasville depuis Orlando. Mais avec cet accord bloqué et la liste des prétendants qui s’allonge, la vente pourrait prendre une autre tournure.
Du côté du Sun, la présidente Jen Rizzotti marche sur des œufs. Dimanche, elle n’a pas voulu s’avancer sur un potentiel déménagement. Mais elle a lâché une phrase qui en dit long : “Si Boston était envisagée, il serait difficile de contester qu’il s’agit d’une ville appropriée pour une équipe de la WNBA.”
Une franchise coincée entre deux mondes
Ce dossier illustre parfaitement les tensions grandissantes dans la WNBA : croissance rapide, intérêts privés puissants, et volonté de la ligue de garder le cap. L’accord avorté autour du Sun reflète une guerre d’orientation. D’un côté, les investisseurs qui voient des opportunités de croissance à coup de millions. De l’autre, une ligue qui veut garder la main, réguler, prioriser les projets mûris sur le long terme.
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