Controverse autour de l’arbitrage en WNBA : la colère monte
C’est devenu le sujet qui fâche de l’autre côté du terrain. Depuis le coup d’envoi de la saison WNBA, un mot revient sans cesse dans les couloirs, les vestiaires, et jusque dans les conférences de presse : cohérence. Ou plutôt son absence. Les joueuses râlent, les coachs fulminent, et les fans n’en peuvent plus. Car à force de décisions bancales et de coups de sifflet venus de nulle part (ou de nulle part ailleurs que l’imagination), l’arbitrage s’est peu à peu invité dans le match… pour en devenir l’un des principaux acteurs.
Quand un coup de sifflet fait tout basculer
Prenez ce match tendu entre Phoenix et Golden State. 15 secondes à jouer, Golden State est mené de quatre. Une faute semble évidente sur un drive… mais rien. Silence radio côté arbitres. Quelques possessions plus tard, match à égalité, Alyssa Thomas fonce plein axe. Cecilia Zandalasini défend bras levés, position quasi identique à celle de Sami Whitcomb un peu plus tôt. Et là, cette fois, la faute est sifflée. Deux lancers. Thomas en rentre un. Victoire Mercury. Et une incompréhension totale pour tout le reste du gymnase.
Ce genre de séquence, on en recense plusieurs depuis le début de la saison. À force, ça ne passe plus.
Des coachs à cran, des mots qui claquent
Si certaines préfèrent encaisser en silence, d’autres n’ont pas la langue dans leur poche. Becky Hammon, coach des Aces, n’a pas mâché ses mots après une défaite serrée. “L’arbitrage ? Horrible”, lâche-t-elle en postgame. Pas juste frustrée. Agacée par l’incapacité à challenger plus d’actions. “J’en aurais eu sept de plus à contester… et j’aurais eu raison sur les sept.” Difficile de faire plus clair.
Natalie Nakase, elle, reste plus mesurée. Mais entre les lignes, même chez les plus calmes, la fatigue est palpable. Ce n’est plus un simple problème de ressenti. C’est un ras-le-bol général.
Ce flou qui crispe tout le monde
Au fond, ce que dénoncent joueuses et entraîneuses, c’est moins la rudesse du jeu que le manque de repères. Où commence la faute ? Où s’arrête la tolérance ? Ce que tu pouvais faire au premier quart, tu te le vois siffler au quatrième. Et ça, personne ne le comprend.
Les décisions semblent changer au fil des matchs. Et parfois même à l’intérieur d’un même match. Résultat : un flou artistique qui laisse place à la frustration. Les arbitres, eux, parlent peu. Pas d’explication. Pas de clarification. Et c’est peut-être ça, le vrai nœud du problème.
Pas contre le contact, juste contre le deux-poids-deux-mesures
Soyons clairs : les joueuses ne demandent pas une ligue aseptisée. Personne ne pleure à la moindre bousculade. Ce qu’elles veulent, c’est un cadre clair. Une ligne de conduite. Que le jeu soit physique, d’accord. Mais alors qu’il le soit pour tout le monde, à tout instant.
Durant le All-Star Break, plusieurs voix se sont élevées dans ce sens. Fatiguées d’être percutées sans coup de sifflet un soir, puis d’être pénalisées pour un simple contact le lendemain. Une faute, c’est une faute. Peu importe le timing, l’arbitre ou la salle.
Et maintenant ?
La saison avance, les matches s’enchaînent, mais la polémique ne redescend pas. Pire : elle enfle. Et si la WNBA ne veut pas que les débats d’après-match continuent de se concentrer sur le corps arbitral plutôt que sur le jeu, il va falloir réagir. Vite.
Mieux former ? Mieux communiquer ? Réviser le système de challenge ? Tout est sur la table. Ce qui est sûr, c’est qu’en l’état, la confiance vacille. Et qu’à force de laisser les décisions controversées faire le buzz, on risque de faire de l’arbitrage un personnage central… au détriment des vraies stars du jeu.
Crédit photo : Will Newton/Getty Images
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