Thunder et Pacers, focus sur la construction des deux rosters

Ces finales NBA déjà lancées, on vous propose d’en apprendre un peu plus sur les excellents travaux des deux Général Managers Sam Presti et Chad Buchanan. Transferts intelligents, bons choix de drafts et paris gagnants… Comment ces deux équipes en sont arrivées là aujourd’hui ?

Oklahoma City Thunder : une construction en deux étapes

Sam Presti est parti sur les fondamentaux pour construire le roster que l’on connait aujourd’hui. Et la première étape de son processus, c’est bien sûr d’obtenir plein de picks de draft.

Etape 1, lancer la chasse aux picks de drafts

Eté 2019. Quand Sam Presti sent le vent tourner dans son effectif, il décide de tout faire péter pour entamer une reconstruction. A commencer par envoyer Paul George contre des tonnes de picks et swap de drafts en provenance des Clippers ainsi qu’un jeune gamin avec un fort potentiel: Shai Gilgeous-Alexander. Bien vu les Clippers, avec le recul que l’on a aujourd’hui on peut parler d’un des plus grands braquages de tous les temps. Tout simplement 6 jours après, c’est Westbrook qui saute : il est envoyé aux Rockets contre Chris Paul et quelques picks et swap. Ensuite, l’année 2020 marquera là aussi l’arrivée d’une cargaison de picks et de swaps, via plusieurs transferts. Presti commence par envoyer Chris Paul contre des pièces intéressantes (et un pick bien sûr), et il transfert tous les joueurs de plus de 23 ans qui peuvent lui rapporter des picks. Il commence par Dennis Schroder, puis Ricky Rubio, puis Kelly Oubre Jr… Enfin bref, l’année 2020 Sam Presti est partout là où il peut récupérer des picks.

En plus, Billy Donovan se casse pendant l’été 2020 et c’est un certain Mark Daigneault qui est promu… Petit step up.

Etape 2, drafter… et drafter bien

Bon et maintenant que le gobelin a le sac bien rempli, il faut savoir en faire quelque chose. Et comme si le talent de Sam Presti à laisser trainer son nez partout pour récupérer des picks ne suffisait pas, il sait aussi très bien flairer les bons joueurs. Sacré pif le monsieur. Ca commence bien sûr par SGA, dont il a vu le grand potentiel du bonhomme, mais aussi par signer un petit gars non drafté du Canada, un certain Luguentz Dort.

En 2021, OKC draft Aaron Wiggins en 55ème place, mais surtout en 2022 : c’est Jaylen Williams et Chet Holmgren qui posent leurs bagages aux côtés de SGA, afin de construire le big three du Thunder que l’on connait aujourd’hui. A noter aussi l’arrivée de Jaylin Williams drafté 34ème lors de cette même année, ainsi que celle de Cason Wallace en 2023, pour lequel Presti est allé cherché le 10ème pick via transfert pour s’assurer d’avoir les plus longues dreads de la ligue dans son effectif.

Eté 2024, les arrivées de Hartenstein et Caruso

Enfin, après la défaite en 2024 en demi de conf contre les Mavs, Presti a compris qu’il manquait encore des pièces à son effectif. Il décide d’envoyer Josh Giddey pour qui le vent commençait à tourner dans l’Oklahoma, pour récupérer Alex Caruso, le nouveau chien de garde du Thunder. Et clou du spectacle, OKC récupère Hartenstein à la free agency pour 3 ans et 87 millions de dollars grâce notamment à la flexibilité que possède OKC.

Le chef Presti a fait de la très grande cuisine c’est indéniable. Un effectif très profond, une superstar MVP, une des meilleurs défenses du 21ème siècle et un coaching staff ultra compétent… Ce serait pas la recette pour le titre ?

Les Pacers, du flair et de la trade machine

Pour bien comprendre la construction de ce roster, on commence par… l’année 2015. Les Pacers décident de drafter en 11ème position un certain Myles Turner. Même s’il a plusieurs fois frôlé un départ forcé de l’Indiana, il est bien toujours présent et est un élément crucial du roster aujourd’hui.

2017, l’arrivée de Chad Buchanan et le trade de Paul George

A l’été 2017, un certain Chad Buchanan est embauché en tant que Général Manager des Pacers. Mais quelques semaines avant, un certain… Paul George (recoucou toi) avait exprimé son souhait de partir avec 1 an de contrat restant. Chad décide alors, afin d’éviter de le laisser filer à la free agency, d’appuyer sur le bouton rouge et l’envoie à OKC contre Victor Oladipo ainsi que Domantas Sabonis.

2017 à 2022, le ventre mou

De 2017 à 2022, les Pacers s’entourent de quelques pièces intéressantes comme Tj McConnell ou encore Malcolm Brogdon via sign and traid. Seulement Chad sent que ce roster n’ira jamais vraiment très loin. Après 5 années consécutives à sortir au premier tour, Indiana ne se qualifie même pas pour les play-offs de 2021. Oladipo en fera les frais, ruiné par les blessures, et sera envoyé aux Rockets, et Caris LeVert pose ses valises dans l’Indiana. Puis Dallas se sépare de Rick Carlisle et celui-ci signe dans la foulée avec les Pacers.

2022, l’année salvatrice

Le 8 Fevrier 2022 un énorme trade enverra en gros Sabonis et des cacahuètes aux kings contre Haliburton, Buddy Hield et Tristan Thompson. Oh que c’est bien vu, le Chad. Le voilà le jeune joueur très prometteur qui créer le début d’une ascension dans une équipe. Et c’est bien les kings, (comme d’hab) qui se font plumés sur ce coup. On sent que les Pacers veulent relancer la machine et développer ce jeune joueur au talent déjà remarquable. Deux jours avant, Caris LeVert était transféré aux Cavs contre des picks de draft.

Juste après, c’est Brogdon qui sera envoyé aux Celtics contre plusieurs joueurs et notamment un certain Aaron Nesmith. Au passage, Benedict Mathurin est drafté en 6ème position ainsi qu’Andrew Nembhard, en 31ème place. Sympa l’année 2022 Chad, merci pour les travaux.

Il décide ensuite de donner en 2023 un contrat juteux à Bruce Brown de 2 années pour 45 millions. Surpayé, peut-être, mais les Pacers savent que ce genre de contrat est très intéressant pour monter des transferts. Et si Chad nous préparait encore un gros trade ?

Dans la foulée notons aussi l’arrivée d’Obi Toppin via transfert, qui n’a pas vraiment convaincu les Knicks.

2024, Pascal Siakam

Seulement, Tyrese est le seul All Star de l’équipe, et les Pacers cherchent à faire venir un gros poisson. Et du côté du Canada, Siakam est le seul survivant du titre de 2019 de Raptors qui ne jouent plus grand-chose. Pif paf pouf, les Pacers envoient trois premiers tours ainsi que les 22 millions de Bruce Brown (avec Jordan Nwora et Kira Lewis) pour encaisser le contrat de Siakam, et le voilà le deuxième all star. Le tout avec peu de flexibilité, sans se mettre dans le rouge niveau finance. Bien joué Chad. Et l’arrivée de Siakam permet dans la foulée d’accéder aux finales de conférence.

On n’a jamais vraiment parlé d’un projet salivant, ou d’une équipe sérieuse, mais pourtant voilà : de la patience, du flair pour les bons coups et de bons choix à la draft font qu’aujourd’hui les Pacers sont en grande finale. Et après… il y aussi une part d’imprévisible, une magie qui se crée dans ce collectif qu’un GM ne peut pas contrôler. Une sorte d’alchimie, une attaque rapide et collective et une équipe à elle entière extrêmement clutch.

Il est très plaisant de voir une finale de conférence basée sur deux collectifs profonds et bien construits. Ce sont des années de choix réfléchis et intelligents qui se concrétisent aujourd’hui, pour deux petits marchés qui n’ont pas d’autres choix pour se faire une place dans cette NBA.

Nous savons que l’ère des teams de superstars n’est plus que jamais en péril dû au nouveau CBA et aux contrats très juteux que peuvent toucher les plus grands de cette NBA moderne. Alors c’est peut être le meilleur moment pour vous rappeler que le plus important pour votre franchise préférée c’est d’avoir un bon proprio, un bon GM et de ne pas s’appeler les Sacramento Kings.