Le football argentin endeuillé par la mort de Camilo Nuin
Le ballon tourne, les promesses fusent, les rêves grandissent. Et parfois, tout s’arrête. D’un coup. Sans prévenir. Camilo Nuin, 18 ans, a perdu la vie mercredi alors qu’il se faisait opérer du genou. Une opération de routine. Une de celles que les joueurs cochent comme une formalité. Mais cette fois, le destin a tranché net.
Milieu de terrain à San Telmo, jeune espoir du foot argentin passé par Boca et Independiente, Camilo ne portera plus le numéro 5. Et le football argentin perd bien plus qu’un joueur : il perd un futur.
Un gamin taillé pour le jeu
Camilo, c’était ce genre de joueur qu’on remarque sans qu’il ait besoin d’en faire trop. Le genre qui joue simple, juste, avec une lecture du jeu au-dessus de la moyenne et une patte gauche capable d’ouvrir des défenses comme on ouvre une boîte de conserve.
Repéré très jeune, il avait gravi les échelons dans les académies les plus respectées du pays. Boca Juniors d’abord, puis Independiente. Deux noms qui claquent comme des tampons d’authenticité dans le foot argentin. Et en 2022, c’est San Telmo qui flaire le bon coup. Il n’a que 16 ans, mais déjà un mental d’adulte. À l’entraînement, ça bosse. En match, ça ne triche pas. Les coachs l’adorent. Les coéquipiers aussi.
Une opération, un cauchemar
Blessé au genou lors d’un match avec la réserve, Camilo doit passer sur le billard. Ménisque, ligaments croisés… du classique pour un joueur. Censée être une intervention maîtrisée, l’opération vire au drame. Camilo ne se réveille jamais.
Les circonstances exactes restent floues. La clinique qui l’a opéré est sous le coup d’une enquête. Les autorités veulent comprendre comment un jeune en parfaite santé peut mourir sur une table d’opération censée lui offrir un second souffle. La famille exige des réponses. Le pays aussi.
San Telmo sonné, l’Argentine en deuil
San Telmo a tout de suite suspendu ses activités. Une décision symbolique, mais nécessaire. Parce qu’après une tragédie pareille, on ne retourne pas sur le terrain comme si de rien n’était. Le vestiaire est vide, les ballons silencieux. Le club a publié un message déchirant :
« C’est avec une douleur immense que nous faisons part du décès de Camilo Ernesto Nuin, joueur de nos catégories jeunes et de l’équipe réserve. »
Les hommages n’ont pas tardé. L’AFA, par la voix de son président Claudio Tapia, a exprimé sa peine. Les clubs, les anciens coéquipiers, les entraîneurs, même des figures du football professionnel ont posté des messages. On sent que Camilo a laissé une trace. Discrète, peut-être, mais profonde.
Un sourire qu’on n’oubliera pas
Camilo n’était pas encore pro. Pas encore une star. Mais il faisait partie de ces jeunes qu’on n’a pas besoin de voir en une de journaux pour savoir qu’ils allaient percer. Parce qu’il avait ce petit truc. L’humilité, le sérieux, la passion pure.
Dans les centres de formation, on parle de lui comme d’un gosse respectueux, toujours là pour aider, jamais le dernier à bosser. Un de ceux qu’on appelle “le ciment d’un vestiaire”. Et ça, ça vaut toutes les stats.
Un rappel brutal de la fragilité du jeu
Dans un monde où l’on parle de millions, de trophées, de carrières qui explosent à 19 ans, la mort de Camilo Nuin est une claque. Une piqûre de réalité. Elle nous rappelle que derrière chaque maillot, chaque but, chaque rêve de Liga ou de Premier League, il y a des corps qui souffrent, des familles qui s’inquiètent, des vies qui peuvent basculer.
Camilo ne jouera plus. Mais il continue d’exister dans les souvenirs de ceux qui l’ont connu. Dans les regards de ses coéquipiers. Dans le silence pesant des vestiaires. Dans ce football argentin si passionné, si vivant, mais aujourd’hui en deuil.
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