Brooklyn, Vegas et le goût du sang : les jeunes sortent les crocs
Dans la moiteur de juillet, sous les néons impitoyables de Las Vegas, certains jouent pour la gloire, d’autres pour leur carrière. Et chez les Nets, un nom inattendu refait surface : Drew Timme. Le garçon à la moustache signature, héros de Gonzaga, devenu presque une légende du college ball… mais jamais vraiment pris au sérieux en NBA. Pourtant aujourd’hui, il tape fort à la porte.
À deux mois du coup d’envoi, Brooklyn est en surcharge pondérale : trop de contrats, pas assez de place. Et Timme ? Il n’a rien de garanti. Sauf sa hargne.
« Je suis encore en train de me battre », lâche-t-il, trempé de sueur mais les yeux pleins de feu. « C’est une bataille quotidienne, et j’adore ça. »
Et il le prouve. 26 points et 7 rebonds de moyenne sur ses deux premiers matchs de Summer League. Un mec au pied du mur, qui se comporte comme s’il avait les clefs du Barclays Center. Son jeu, fluide mais physique, rappelle les fondamentaux d’une époque révolue. Mais ici, maintenant, à Vegas, il pèse. Et dans le chaos du roster de Brooklyn, il pourrait bien gratter sa place, une possession à la fois.
Diawara, le French touch des Knicks qui intrigue déjà
Pendant ce temps, un peu plus à l’est du Strip, un autre profil attire les regards curieux. Mohamed Diawara, 51e choix de la Draft. Encore un Frenchie, encore un pari. Mais un pari au potentiel magnétique.
Le gamin a l’air frêle, mais sa motorisation est folle. Il gobe les rebonds comme un pivert sur du bois mort et court le parquet comme s’il voulait manger chaque mètre de parquet. Le coach des Knicks Summer League, Jordan Brink, est déjà sous le charme.
« J’ai été vraiment impressionné », dit-il. « Il relance vite, défend bien, et il comprend vite. »
Alors, New York ou Europe l’an prochain ? Personne ne tranche encore. Mais une chose est sûre : le gamin a les codes, et ça se voit. Pas flashy, mais efficace. Pas de highlights TikTok, mais des possessions gagnées dans l’ombre. Il joue déjà comme un mec qui sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur.
Philadelphie : sans George, les équilibres tremblent
Paul George opéré du genou. Trois mots qui claquent comme un orage sur la tête des Sixers. Le vétéran, censé être l’assurance tout risque de ce groupe en quête de stabilité, sera absent au moins jusqu’au camp d’entraînement. Et ça, ça change beaucoup de choses.
Premier effet domino : Kelly Oubre Jr. reprend de l’importance. Philly doit le verrouiller. Vite. Capable de switcher sur les ailes, d’apporter du scoring en isolation et de l’énergie défensive, il devient soudainement une pièce essentielle de l’échiquier.
Ensuite, Tobias Harris pourrait se retrouver avec plus de responsabilités offensives que prévu. Et Montrezl Harrell, seul poste 4 pur encore debout sous contrat standard, pourrait bien sortir de son rôle de col bleu pour redevenir un élément moteur. Ou alors, tout peut aussi s’effondrer.
À Philly, rien n’est jamais simple. Mais une chose est certaine : l’absence de PG va forcer Nick Nurse à revoir sa partition.
Toronto : Lawson allume la mèche
A.J. Lawson. Peut-être que ce nom ne vous dit rien. Mais à Toronto, il commence sérieusement à gratter les cerveaux des decision makers. Parce que le garçon, qui tourne à 21,5 points de moyenne à 60 % de réussite, est tout sauf timide.
Sa Summer League ? Une masterclass de simplicité et d’efficacité. Il score sans forcer, coupe au bon moment, défend avec les crocs. Et surtout, il ne perd pas de temps. L’an dernier, il avait gratté un contrat standard à la toute fin. Cette année, il veut le sécuriser dès septembre. Et si Toronto regarde vers la reconstruction, ils auront besoin de soldats du genre.
Lawson, c’est le genre de joueur que personne ne remarque… jusqu’à ce qu’il plante 15 points en sortie de banc dans un match de décembre contre Boston. Et là, tout le monde se dit : « Mais c’est qui ce gars ? »
Vegas, l’arène des survivants
La Summer League, ce n’est pas qu’un laboratoire pour coachs assistants en quête d’expérience ou un repaire pour scouts insomniaques. C’est une arène à ciel ouvert, où la moindre erreur peut coûter une carrière, et où chaque shoot marqué est un pas de plus vers un rêve.
Timme, Diawara, Lawson… des noms encore en bas de l’affiche, mais des hommes déjà au bord du précipice, prêts à se battre pour ne pas y tomber. Parce que dans cette NBA moderne, rapide, brutale, numérique et hyper-saturée, il n’y a plus de place pour l’à-peu-près.
Crédit photo : Cholet Basket
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