Mitchell Robinson : la quête d’une précision retrouvée
Dans le vacarme du Madison Square Garden, entre le brouhaha des fans et le claquement sec des chaussures sur le parquet, Mitchell Robinson s’avance vers la ligne. Deux dribbles. Respiration bloquée. Lancer… fer. Encore. Pour le pivot new-yorkais, ce moment censé être une formalité est souvent devenu un cauchemar éveillé. Et dans une NBA où chaque possession compte, les failles se paient cash. Robinson le sait. Ses adversaires aussi.
Le mirage des chiffres
68%. À première vue, le chiffre paraît correct. Pas parfait, mais respectable pour un big man. Sauf qu’à y regarder de plus près, la vérité pique un peu : seulement 19 tentatives sur toute la saison régulière. Un échantillon mince comme une feuille de papier. Puis sont arrivés les playoffs, la lumière crue, et les Celtics qui ont flairé l’opportunité. Le fameux Hack-a-Mitch a fait son apparition, et Robinson a sombré. 39% de réussite. Autant dire que la ligne s’est transformée en ligne de front.
Réapprendre à tirer
L’été a donc été studieux. Robinson a changé sa routine, ajusté ses appuis, simplifié son geste. Fini les trois dribbles hésitants, place à un seul. Plus fluide, plus direct. « Je me suis un peu décalé et ça marche mieux pour moi », explique-t-il, sourire en coin. Les Knicks, eux, observent sans paniquer. En présaison, le pivot a encore du mal (2 sur 6 aux lancers), mais personne ne veut brusquer le processus. Pas question de saturer le joueur d’infos ou de lui mettre la tête sous l’eau.
Un plan, pas une panique
Le staff new-yorkais joue la carte de la clarté. Mike Brown, assistant réputé pour son approche méthodique, a résumé la philosophie maison : un seul message, une seule voie. « On doit avoir un plan précis. Si plusieurs voix se contredisent, ça détruit la confiance. Ce qu’il faut, c’est de la cohérence et du calme. » Une approche à la Knicks : patient mais sans complaisance. Parce qu’à New York, la pression ne dort jamais.
Les chiffres racontent une histoire
Les tableaux de statistiques s’empilent dans les bureaux du staff. MJ, Min, Tirs, LF… chaque ligne, chaque décimale, devient un indice. Mais le vrai enjeu n’est pas dans les chiffres, il est dans la tête. Robinson n’a jamais été un scoreur naturel. Son rôle, c’est la dissuasion, les rebonds, l’intensité. Sauf qu’aujourd’hui, s’il veut rester sur le terrain dans les moments qui comptent, il devra prouver qu’il peut tenir la pression de la ligne des lancers.
Un défi au-delà du joueur
Ce combat n’est pas qu’une affaire personnelle. Pour les Knicks, chaque point manqué est une balle perdue dans une conférence Est plus dense que jamais. L’impact de Robinson ne se mesure pas seulement en blocs ou en rebonds, mais aussi dans sa capacité à rester fiable quand le jeu ralentit. Une réussite aux lancers-francs, ce n’est pas juste une stat. C’est une porte ouverte vers la confiance, la crédibilité, le rôle qu’il veut incarner.
À 26 ans, Mitchell Robinson est à un carrefour. Entre le joueur brut, instinctif, et le professionnel affiné qui comprend que chaque détail forge une carrière. Sa mécanique n’est pas encore parfaite, son geste pas encore naturel. Mais il y a une volonté, une prise de conscience. Et dans cette ligue où la marge entre héros et bouc émissaire tient souvent à un lancer-franc de plus ou de moins, c’est peut-être tout ce qu’il faut pour réécrire son histoire.
La saison 2024/25 dira si le pivot new-yorkais a trouvé la clé. Mais une chose est sûre : Mitchell Robinson ne veut plus fuir la ligne. Il veut l’apprivoiser. Et prouver que même dans un monde où tout se joue sur des millimètres, il reste encore de la place pour la rédemption.
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