Sonny Gray prêt à briller à nouveau contre les Pirates de Pittsburgh
Il y a des jours où tout clique. Où chaque lancer trouve sa cible, où le silence du stade pèse plus lourd que les cris. Sonny Gray a vécu l’un de ces jours la semaine dernière. Et ce mercredi, il remet ça — face à des Pirates qui carburent, dans un duel qui sent la poudre.
Gray, comme un vin qui vieillit bien
À 35 balais, Sonny Gray n’a rien d’un jeune premier. Mais vendredi dernier, sur la butte de Cleveland, c’est un vétéran affûté comme jamais qui a livré une masterclass. Match complet, un seul coup sûr autorisé, 11 strikeouts en 89 lancers. Un chef-d’œuvre d’économie et d’efficacité, pas vu depuis… 2015 dans sa carrière.
Il l’a dit lui-même après la partie : “Je savais que j’étais en train de faire quelque chose de spécial, mais je ne voulais pas y penser.” Et il ne l’a pas fait. Il a juste lancé, comme dans un rêve, jusqu’à sortir pour la neuvième manche comme si c’était une formalité. Résultat : un 5-0 sec face aux Guardians. La partition parfaite.
Un bourreau des Pirates
Et le hasard fait bien les choses. Car si Gray devait choisir un adversaire pour surfer sur sa lancée, il aurait probablement pointé du doigt Pittsburgh. En deux sorties face aux Pirates cette saison, il affiche un microscopique 0.75 d’ERA, un 2-0 tranquille, et un total de 12 manches solides comme un roc. Bryan Reynolds est le seul à avoir trouvé la faille, avec un solo shot sans conséquence.
Historique en carrière contre Pittsburgh ? 7-4, 3.66 ERA. Rien d’écrasant, mais suffisamment costaud pour être une menace crédible. Reste un hic : les Cardinals ne marquent plus. Zéro point en deux matchs face aux Pirates cette semaine. Blanchis quatre fois en sept rencontres. Même un chef-d’œuvre de Gray pourrait ne pas suffire sans soutien offensif.
Keller, l’autre homme du moment
En face, Mitch Keller veut lui aussi tourner la page. La sienne est un peu plus sombre : 15 départs sans victoire, une spirale infernale enfin brisée vendredi dernier contre les Mets. Victoire 9-1, 5 1/3 solides, et surtout un premier W depuis le… 28 mars.
Le droitier de 29 ans affiche des stats honorables contre St. Louis cette saison : 2.03 ERA en deux sorties. Dont une performance de patron le 9 avril : 7 1/3 manches sans céder un point. C’était déjà à Pittsburgh, déjà avec l’intensité d’un match de division. Et il avait répondu présent.
Pittsburgh joue libéré
Et ça se voit : mardi soir, malgré une attaque muselée pendant sept manches, les Pirates ont arraché une victoire 1-0, propre, chirurgicale. Pallante les a tenus à un coup sûr, mais le bullpen a tenu bon, et Henry Davis a su livrer la balle sacrifice qui fait la différence en huitième.
Cinq victoires de suite, une confiance retrouvée, un pitching staff au rendez-vous. “Gagner est définitivement plus fun que perdre”, a résumé un joueur après la rencontre. Lapidaire, mais vrai.
Un duel au sommet
Ce mercredi, c’est donc un vrai mano a mano qui se profile. Deux lanceurs en forme, une équipe qui roule (Pittsburgh), une autre qui rame en attaque (St. Louis), mais avec un as sur le monticule. Si Gray est dans le même état de grâce que vendredi, les Cardinals auront une vraie carte à jouer. Mais sans run support, même la perfection peut se révéler vaine.
Un match qui pourrait se jouer sur un détail. Une erreur, un hit clutch, un lancer manqué. Bref, un de ces matchs où on retient son souffle à chaque manche. Et ça, c’est tout ce qu’on aime dans le baseball.
Crédit photo : The Associated Press
Laisser un commentaire