Un héritage fragile pour beIN Sports
Depuis 2012, beIN Sports porte la NBA en France. Elle est devenue l’adresse incontournable des fans.
Mais voilà : en 2025, l’équilibre vacille. L’annonce tombe : beIN prolonge ses droits jusqu’en 2028, oui, mais dans un paysage totalement remodelé.
La chaîne reste dans la course, mais ce n’est plus la même course. Prime Video est entrée sur le ring, a raflé une part du gâteau.
C’est un constat simple mais brutal : la NBA ne se diffuse plus comme avant. Le diffuseur historique est là, mais il n’est plus seul, et il paie le prix de la concurrence et de la mondialisation des droits.
Je crois que @yabusele28 a un message pour vous, la famille @NBAextra 😇😇😇 @beinsports_FR pic.twitter.com/qXpYQfIkHx
— Remi Reverchon (@SoFrenchProd) October 22, 2025
Prime Video rentre dans l’arène
Amazon / Prime Video a signé un gros deal mondial avec la NBA. Résultat ? En France, la plateforme récupère “plus d’une centaine de matches par saison”.
Mieux : certaines affiches lourdement médiatisées (play-ins, playoffs, voire certaines finales selon les saisons) seront mieux placées sur le terrain de Prime.
Le problème pour beIN : ce partage casse l’ancien modèle. Il réduit son exclusivité, oblige à segmenter l’offre, à négocier pays par pays, à redéfinir son positionnement auprès des abonnés.
Et pour le spectateur français, cela veut dire plus de choix… mais plus de confusion. Quelle chaîne pour quel match ? Quel abonnement pour quel duel star-game ?
La confusion du lancement de saison
C’est là que ça se corse. À l’aube de la saison NBA 2025-2026, les fans français ne sont pas complètement rassurés. Qui restranscrira donc la NBA cette saison hormis quelques matchs de Prime ?
La Dépêche évoque un lancement avec incertitude : “BeIN Sports… n’a pas encore renouvelé ses droits”, “les abonnés n’auront aucun match NBA à se mettre sous la dent au lancement.”
En clair : lors des premières nuits NBA, en France, ce ne sera pas clair qui diffuse quoi, ou même s’il y aura diffusion immédiate.
Dans le même temps, le League Pass reste l’option “secours”, mais c’est une solution de niche, efficace, mais chère, et sans l’accompagnement “chaîne TV”.
L’angle à creuser : entre pouvoir et visibilité
Pourquoi tout cela change ? Parce que la NBA est devenue un produit global, une marchandise que se disputent plateformes tech et chaînes sportives traditionnelles.
beIN Sports cherche à garder sa légitimité. Elle veut continuer à “proposer son magazine NBA Extra.”
Mais elle va devoir composer avec des intimidateurs numériques (Prime Video en tête) qui peuvent payer à l’échelle mondiale, ce que les chaînes payantes françaises ne peuvent pas toujours égaler.
C’est un combat d’influence autant que de diffusion. Celui qui “tient la diffusion” peut façonner l’image de la NBA, vendre des pubs, fidéliser des abonnés, créer du contenu dérivé.
Pour beIN, la menace n’est pas seulement de perdre des matchs, c’est de perdre du lien avec le public historique, de perdre la visibilité de “son” NBA face à une fragmentation de l’offre.
Et maintenant ?
beIN Sports a signé jusqu’en 2028 : c’est une respiration, pas une victoire éclatante. Parce que le terrain médiatique autour change trop vite.
Pour le spectateur : attendez-vous à jongler entre plateformes. À fouiller les grilles TV. À regarder aussi du streaming. À payer parfois plus pour moins de clarté.
Pour Prime Video : c’est l’occasion de devenir “la voix numérique de la NBA”. Pour beIN : c’est le défi de rester pertinent dans un jeu qui n’est plus à sens unique.
Et pour la Ligue elle-même : cela pose la question suivante : quelle visibilité veut-elle dans chaque territoire ? Jusqu’où elle réserve à la TV classique, jusqu’où elle migre vers les plateformes modernes ?
La saison est lancée. Les droits TV parlent autant que les paniers. Le dribble médiatique commence maintenant.
Laisser un commentaire