Evan Mobley ne marche plus dans le gymnase. Il plane. Nouvelle saison, nouveau regard, même feu dans les yeux. Le gamin discret qui laissait parler sa défense est en train de devenir une véritable force de la nature, sûre d’elle, bruyante quand il faut l’être. Et à Cleveland, tout le monde l’a remarqué.
Mobley, du prodige silencieux au patron qui parle fort
Il y a encore un an, Mobley était ce joueur réservé, concentré, presque timide, dont la voix se perdait dans le vestiaire. Aujourd’hui, il s’impose, il s’affirme, il gueule même sur les arbitres à l’entraînement. « On jouait en open gym, le ref siffle une faute et Evan s’énerve. Je me suis dit : ok, ce n’est plus le même gars », raconte un coéquipier hilare.
Cette confiance nouvelle, elle ne sort pas de nulle part. Mobley sort d’une saison monstrueuse : premier titre de Défenseur de l’année, première sélection All-Star, des moyennes de 18,5 points, 9,3 rebonds, 3,2 passes et 1,6 contre. Et surtout, une place dans la discussion des meilleurs intérieurs de la ligue. Le genre de progression qui change un homme.
« C’est juste du travail, du pur travail et des coachs qui me font confiance », dit Mobley avec le calme d’un mec qui sait qu’il va faire mal. « Quand tu répètes, quand tu expérimentes, tu découvres de nouvelles choses. C’est comme ça que je continue à débloquer mon jeu. »
Les Cavs lui donnent d’ailleurs carte blanche offensivement : plus de ballon dans les mains, plus de tirs mi-distance, plus de responsabilités dans la création. Il est prêt pour le next step. Et cette fois, personne ne rigole quand on l’évoque dans les conversations MVP.
Garland, la foi et les cicatrices
Pendant ce temps, Darius Garland n’a pas oublié. La saison dernière s’est terminée dans la douleur, au propre comme au figuré. Entorses, mollets, chevilles, pouces disloqués… tout ce qui pouvait casser a cassé. Les Cavs, pourtant auteurs d’une saison à 64 victoires, ont fini par plier face à Indiana.
Mais Garland garde la foi. Mieux, il la revendique. « Si on était restés en bonne santé, on aurait gagné le titre », lâche-t-il sans détour. « Je le dis avec confiance. Le talent de cette équipe est fou. Evan, Jarrett, Donovan, Max, Dre… tout le monde était en train de monter en puissance. »
C’est ce genre de phrase qui montre que Cleveland n’a rien perdu de son appétit. Ce groupe croit sincèrement qu’il n’a pas encore touché son plafond. Et quand tu sors d’une saison aussi complète, c’est difficile de leur donner tort.
Les Cavs parmi les favoris, et ce n’est plus une surprise
Kenny Atkinson, l’ancien architecte des jeunes Nets, a transformé Cleveland en machine à gagner. Sous sa houlette, les Cavs ont dominé la conférence Est avec 64 victoires et une défense de fer. Et cette année, les bookmakers les placent juste derrière Oklahoma City pour le titre NBA.
Boston et Indiana ont perdu leurs stars, les Cavs ont gardé leur noyau. Résultat : favoris clairs pour l’Est, cotés à environ +230, et un total de victoires fixé à 56,5 sur la saison. En clair, tout le monde s’attend à les revoir tout en haut.
Sur le plan individuel, Darius Garland reste outsider à 100 contre 1 pour le MVP, tandis que Mobley trône dans le top 5 des favoris pour répéter son titre de Défenseur de l’année.
Un message clair : Cleveland ne veut plus être l’équipe surprise
Les Cavs ont goûté au succès. Maintenant, ils veulent le contrôler. Mobley ne sourit plus timidement quand on évoque les grands noms de la ligue. Garland parle de titre sans trembler. Et le reste du vestiaire suit ce ton nouveau, entre ambition assumée et revanche contenue.
Le rendez-vous est fixé : mercredi soir, Madison Square Garden, contre les Knicks. Une scène parfaite pour envoyer le message que tout Cleveland veut faire passer.
Le message d’une équipe qui ne découvre plus la lumière. Mais qui a enfin décidé d’y rester.
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